La situation budgétaire actuelle du Gabon est problématique. Selon le Fonds monétaire international (FMI), elle est en déphasage avec les critères de convergence de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). L’analyse est établie par l’institution de Bretton Woods, dans une récente évaluation du cadre budgétaire du pays.
Dans son rapport, le Fonds souligne que la CEMAC, dans ses critères de convergence met l’accent sur deux principaux critères budgétaires que les pays doivent respecter. Il s’agit d’une dette publique inférieure à 70 % du PIB, et une mesure ajustée du solde global (le « solde structurel ») supérieure à -1,5 % du PIB. À la fin de 2023, la dette publique a dépassé le plafond de 70 %. Tandis que le déficit primaire hors pétrole (DPNP), estimé pour 2023 à 14,2 % du PIB hors pétrole, est également plus élevé que ce qu’implique le déficit structurel de 8,2 % du PIB hors pétrole fixé par la règle de la CEMAC.
En outre, l’application de la règle de déficit de la CEMAC à partir de 2025 impliquerait un ajustement relativement lent en raison des prix élevés du pétrole ces derniers temps. À court terme, l’ajustement implicite de seulement 3 points de pourcentage du PIB au cours des trois prochaines années maintiendrait les besoins de financement à un niveau élevé et impliquerait une probabilité estimée à 80 % que la dette reste sur une trajectoire ascendante ou dépasse le plafond de la dette de la CEMAC.
Cependant, à long terme, cependant, a dette finirait par diminuer à mesure que l’ajustement au titre de la règle de déficit de la CEMAC se poursuivrait, le niveau de la dette après l’épuisement des ressources pétrolières restant supérieur à 55 % du PIB avec une probabilité de 95 %.
Dans l’ensemble, les règles de la CEMAC jouent un rôle utile dans la fixation des limites supérieures de la dette et des déficits à ne pas dépasser, mais elles peuvent être moins utiles pour orienter les politiques budgétaires sur une base annuelle vers la viabilité de la dette. Du côté de la dette, l’ancrage de la dette autour du plafond de la CEMAC de 70 % du PIB risque d’entraîner des dépassements importants, la dette pouvant atteindre des niveaux excessifs de 80 à 90 % du PIB dans des conditions de prix du pétrole très bas.
L’ancrage de la dette doit donc être fixé en toute sécurité en dessous de ce niveau, s’il est exprimé en pourcentage du PIB, ou devrait être fixé de manière plus stable en pourcentage de l’économie non pétrolière. Le cadre de la CEMAC ne comporte pas non plus d’objectifs opérationnels visant à amener les politiques budgétaires à l’ancrage ou à l’y maintenir, c’est-à-dire qu’il ne prévoit pas de corrections automatiques en cas d’écarts soutenus par rapport à l’ancrage.