L’Afrique centrale veut booster son intégration économique. Dans ce cadre, la ville de Malabon en Guinée Equatoriale a abrité une réunion conjointe des départements de la Communauté Économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) en charge du marché commun.
Placée sous le thème : « Vers une intégration économique renforcée en Afrique centrale », cette rencontre constitue une étape importante dans la mise en œuvre des instruments harmonisés de l’union douanière CEEAC-CEMAC et de la Zone de libre-échange. L’objectif général de cette réunion est de contribuer à l’avancement du processus d’intégration régionale en Afrique centrale et au renforcement du dialogue entre la CEEAC et la CEMAC sur la promotion du développement économique de la région.
Il s’agira, plus spécifiquement de vulgariser les textes de l’Union douanière harmonisée CEEAC – CEMAC et de la Zone de libre-échange ; négocier un cadre conjoint de suivi et de mise en œuvre coordonnée des instruments harmonisés de cette union douanière CEEAC-CEMAC ; de mettre en place une approche méthodologique et programme de travail conjoint CEEAC-CEMAC pour l’élaboration des feuilles de route nationales pour l’opérationnalisation de ladite union douanière CEEAC-CEMAC.
Toutefois, la matérialisation de cette dynamique de la rationalisation requiert la mise en œuvre de ces instruments juridiques exige une action coordonnée entre la CEEAC et la CEMAC. Pour ce faire, les exécutifs de ces deux communautés sont engagés dans un processus de mise en place d’un mécanisme de coordination et d’harmonisation des politiques, programmes et instruments de coopération des Communautés économiques régionales d’Afrique centrale (CEEAC, CEMAC et CEPGL).
Au cours des travaux, les participants plancheront sur des questions telles que : l’examen des progrès réalisés dans la mise en œuvre des instruments harmonisés de l’Union Douanière CEEAC-CEMAC et de la Zone de libre-échange ; l’identification des défis et obstacles rencontrés dans ce processus et proposition de solutions ; le renforcement de la coordination et de la collaboration entre la CEEAC et la CEMAC dans le domaine de l’intégration économique et l’élaboration de stratégies communes pour accélérer la mise en œuvre des instruments harmonisés et promouvoir le développement du commerce intra-régional.
Cette réunion conjointe des départements de la CEEAC et de la CEMAC en charge du marché commun revêt donc un intérêt crucial. Elle témoigne également de l’engagement des deux organisations à œuvrer ensemble pour promouvoir l’intégration régionale et le développement économique en Afrique centrale. Les résultats de cette réunion devraient contribuer de manière significative à l’avancement du processus d’intégration et à l’amélioration des conditions de vie des populations de la région.
Il convient de noter que cette réunion devrait permettre de donner plus d’allant à ce processus d’intégration en très grande difficulté dans la sous-région. Ce, du fait qu’une intégration sous-régionale réussie peut constituer un levier pour une insertion réussie de l’Afrique centrale dans les chaînes de valeur mondiales. En outre, elle représente un important vecteur de promotion de la croissance et du développement pour les États de la région.
La nécessité de la coopération et de l’intégration régionales en Afrique centrale est une idée ancienne qui remonte à l’aube des indépendances. Malgré de maigres acquis, il est aujourd’hui admis que les résultats sont plutôt maigres. Bien plus, la mystique de l’intégration a marqué un recul certain ce qui s’est notamment manifesté par la longue léthargie de la CEEAC, dont les causes sont entre autres la faible traduction par les faits de la volonté politique des états.
Conséquences, l’Afrique centrale est l’une des zones les moins intégrées du continent à en juger par le volume de commerce intra CEMAC, en moyenne 9% des échanges depuis quelques années. Compte tenu du rôle de plus en plus croissant que doivent jouer les CER dans l’émergence économique des pays, et de la préservation de l’environnement, les autorités ambitionnent d’élargir l’intégration régionale en fusionnant la CEMAC et la CEEAC, tout en participant à la ZLECAf. Une telle ambition est toutefois conditionnée par un niveau d’engagement accru des pays, mais aussi par le suivi et l’amélioration des progrès du processus d’intégration régionale.