Nouvelle phase de frictions entre Libreville et Bretton Woods. L’une de ses institutions financières, notamment la Banque mondiale vient une nouvelle fois, d’interrompre ses versements en faveur de Libreville, après une première suspension en juin 2024. Avec toujours pour motif : accumulation d’impayés.
Une sanction qui semble dénoter de la gouvernance économique et financière peu orthodoxe du pays, expliquent plusieurs observateurs avertis. Notamment, en ce qui concerne les partenariats multilatéraux où Libreville éprouve beaucoup de peine à s’affirmer. Joint par notre rédaction, la chargée de relations extérieures pour la région Afrique de l’Ouest et du Centre de la Banque mondiale, a indiqué que l’institution préparait une communication relative à cette décision.
Quand les mêmes causes produisent les mêmes effets
Ce n’est pas la première fois que le Gabon connaît pareille situation depuis le début de la transition en cours. L’on se souvient qu’au mois juillet de l’année dernière, la Banque mondiale avait déjà suspendu ses décaissements toujours en raison d’impayés de la part du Gabon. Dans une note du vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Ousmane Diagana, cette institution de Bretton Woods reprochait au Gabon d’avoir cumulé plusieurs mois d’arriérés de paiement de sa dette.
Le texte précisait qu’au 30 juin 2024, le Gabon avait cumulé des arriérés d’une valeur d’environ 10 milliards de francs CFA, d’où la suspension. En guise de riposte, le gouvernement avait reconnu n’avoir pas payé à temps mais mettait en avant, des simples problèmes techniques qui avait été rapidement réglés.
Pour la bonne gouverne, il convient de noter que, depuis 1963, le Groupe de la Banque mondiale s’est engagé auprès du Gabon pour promouvoir un développement vert et résilient pour toute la population. Son action couvre une large gamme d’interventions incluant des produits financiers, des services d’analyse et de conseil, et sa capacité à travailler avec divers partenaires.
A ce jour, le portefeuille de la Banque mondiale au Gabon compte trois projets actifs pour un montant total de 214.50 millions de dollars. Le portefeuille courant des engagements de la Société financière internationale (IFC) s’élève à 111.3 millions de dollars. Tandis que l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) appuie trois projets d’un encours brut total de 118.1 millions de dollars.