Dans un récent entretien accordé au magazine Economies Africaines, le Directeur du suivi et de la régulation de l’exécution budgétaire (DSREB), Stéphan Mohessou décline la feuille de route de cette administration pour l’exercice 2025, et de manière globale, les missions qui lui sont assignées.
Un bilan globalement satisfaisant en 2024
Pour l’exercice budgétaire écoulé, les performances de la Direction du suivi et de la régulation de l’exécution budgétaire sont jugées globalement satisfaisantes. Car, sa feuille de route axée sur un double plan budgétaire et réglementaire était clairement tracée. Sur le plan budgétaire, elle indiquait par exemple un taux d’exécution du budget de l’État d’au moins 65% des crédits répartis, base ordonnancement.
Á fin novembre 2024, les efforts mis en place par les équipes ont permis d’atteindre un taux d’exécution de 66,63%. M. Mohessou souligne toutefois que, « ce niveau d’exécution ne tient pas compte de certaines dépenses payées en trésorerie et régularisées lors des opérations de clôture de l’exercice budgétaire : solde des agents publics, charges financières de la dette, pensions et prestations familiales, etc. La régularisation de ces dépenses conduira à un taux d’exécution bien supérieur à celui enregistré actuellement ».
Il renseigne également que, « plusieurs missions de sensibilisation et d’information des acteurs de la chaîne managériale et des opérateurs sur les préalables et les procédures d’exécution des dépenses publiques ont été menées en 2024 ». Á ce titre, il évoque l’ensemble des ministères et des opérateurs (80%) ainsi que trois collectivités locales du Grand Libreville (Libreville, Akanda et Owendo) qui ont reçu les équipes de la DSREB tout au long de cette année. Ces missions, explique-t-il « ont conduit à améliorer la présentation des dossiers de la dépense, à diminuer le nombre de dossiers rejetés par le Trésor public, à augmenter celui des Contrats annuels de performances (CAP) produits par les opérateurs, etc ».
Sur le plan réglementaire, la DSREB devait produire trois textes. A savoir, un arrêté encadrant le traitement des journées comptables, un projet fixant les délais de traitement de dossiers dans la chaîne de la dépense et un projet portant harmonisation des conditions de prise en charge par l’État des déplacements de l’agent public et de ses ayants droit. Selon lui, « Á ce jour, l’arrêté n° 0334/PM du 4 avril 2024 instituant et organisant les Journées Comptables dans l’exécution des dépenses de l’État a été pris, permettant de réguler l’exécution budgétaire en fonction de la trésorerie disponible. Compte tenu des résultats obtenus, je reste globalement satisfait mais aussi conscient des efforts à fournir pour remplir la totalité de nos objectifs l’année suivante ».
Appui à la Direction générale du budget et des finances publiques
La DSREB est chargée de participer au contrôle et à la maîtrise des dépenses publiques souligne Stéphan Mohessou. Tout en mettant en exergue, ce rôle d’appui à la Direction générale du Budget et des Finances publiques (DGBFIP), il indique qu’au cours de l’exercice en cours, la DSREB mettra davantage un accent sur la gestion rigoureuse des dépenses publiques, leur optimisation et le respect des cadres budgétaires établis.
Autrement dit, « la DSREB entend participer au contrôle et à la maîtrise des dépenses publiques en veillant à ce que les dépenses respectent les limites fixées par le budget approuvé, notamment en évitant les dépassements et en anticipant les ajustements nécessaires pour répondre à des imprévus comme une hausse des besoins dans un secteur particulier : dépenses de souveraineté, bourses… », pour l’exercice 2025, indique-t-il. Avant d’ajouter que, « pour ce faire, dans la droite ligne de la restauration de la Journée Comptable effectuée dès avril 2024, la mise en place des plans d’engagement dans le processus d’exécution des crédits votés en Loi de finances, constituera un facteur clé dans le retour à l’orthodoxie budgétaire ».
Par ailleurs, poursuit-il, « Nous souhaitons aussi améliorer la transparence et le reporting de la dépense publique en fournissant aux décideurs (ministres des Finances, directeur général du budget, etc.) et au Parlement des rapports réguliers sur l’état de la dépense, et mieux coordonner l’accompagnement des ministères en les soutenant dans la planification et l’exécution de leur budget tout en garantissant leur respect des normes et limites fixées ».
Résolution des conflits liés à la répartition ou au dépassement des crédits
Toujours dans le cadre de l’exercice en cours, M. Mohessou inscrit aussi le renforcement de la collaboration avec les autres directions pour résoudre les conflits liés à la répartition ou au dépassement des crédits au titre des priorités. Tout comme la contribution à la modernisation des outils de suivi en participant à l’amélioration du système d’information pour anticiper les dérives budgétaires et mieux accompagner les acteurs de la dépense dans l’utilisation des modules mis à jour. « En résumé, conclut-il, la DSREB devra conjuguer rigueur, anticipation et transparence pour garantir que les ressources publiques sont utilisées efficacement et selon les priorités fixées par la DGBFIP ».