Selon les dernières mises à jour du Fonds monétaire international (FMI), l’économie ivoirienne a enregistré de bons résultats au cours de la dernière décennie, avec une croissance moyenne du PIB de 6,4 %, une inflation autour de 2,2 % et une proportion de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté national en baisse. Le pays a maintenu sa stabilité macroéconomique malgré les chocs majeurs qui ont secoué le monde ces dernières années.
Toutefois, des obstacles structurels persistent, notamment le caractère informel de l’emploi, qui a diminué mais reste omniprésent, ce qui complique la mission du pays qui vise à réaliser une croissance plus forte et plus inclusive, à élargir l’assiette fiscale et à approfondir la transformation économique en cours. Dans le même temps, la prédominance relative du secteur du cacao et la concentration de l’industrie et des services dans les zones côtières rendent la Côte d’Ivoire vulnérable aux effets du changement climatique. La diversification économique en cours devrait contribuer à renforcer davantage la résilience économique.
Le Conseil d’administration et les services du FMI ont analysé la situation de la Côte d’Ivoire dans le cadre des consultations au titre de l’article IV de 2024 (qui viennent de s’achever) et des examens menés au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC), du Mécanisme élargi de crédit (MEC) et du Mécanisme pour la résilience et la durabilité (RSF). Alors que le pays continue de progresser pour rejoindre les rangs des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure et pour lutter contre le changement climatique.
D’après lesdites consultations, la Côte d’Ivoire a enregistré de bons résultats dans le cadre des accords de 40 mois au titre du ME/FEC, avec un accès combiné de 2 601,6 millions de DTS (soit 400 % de la quote-part) et dans le cadre de la FSR, avec un accès de 975,6 millions de DTS (soit 150 % de la quote-part). La mise en œuvre du programme a été satisfaisante jusqu’à présent, tous les critères de performance, repères structurels et mesures de réforme prévus pour les revues ayant été respectés ou mis en œuvre. L’achèvement des revues permettra un décaissement immédiat d’environ 808,5 millions de dollars EU au titre des accords ME/FEC et FSR.
L’engagement continu des autorités en faveur des réformes dans le cadre des deux programmes devrait soutenir la transformation de la Côte d’Ivoire vers le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à moyen terme et renforcer sa résilience au changement climatique. Dans le même temps, des obstacles structurels de longue date, notamment une informalité élevée et persistante, au centre des discussions des consultations au titre de l’article IV de 2024, ainsi que des écarts en matière d’égalité des sexes, constituent des obstacles à une croissance plus forte et plus inclusive.
L’économie ivoirienne continue de faire preuve de résilience. Une forte demande de consommation et d’investissement soutient une activité économique robuste en 2024 malgré une production agricole et une activité de construction plus faibles que prévu. Néanmoins, une croissance soutenue est attendue à court et moyen terme avec une reprise de la production agricole, une activité plus forte des industries extractives qui bénéficiera de la pleine mise en service du champ pétrolier de Baleine, et une croissance de la production énergétique soutenue par les mises à niveau des investissements en cours.
L’inflation continue de se modérer. L’inflation annuelle moyenne de l’IPC devrait passer de 4,4 % (en glissement annuel) en 2023 à 3,8 % (en glissement annuel) d’ici fin 2024, les prix des principaux produits alimentaires et des matières premières continuant de baisser. Le secteur financier reste solide. Les engagements annoncés lors de la COP 29 de novembre contribueront à catalyser le financement climatique en Côte d’Ivoire.
Français Les déséquilibres budgétaires et extérieurs se réduisent régulièrement depuis 2023. Un assainissement budgétaire décisif basé sur les recettes est en bonne voie et la viabilité de la dette s’est améliorée. Le déficit budgétaire est passé de 6,8 % du PIB en 2022 à 5,2 % du PIB en 2023, grâce à de solides mesures de recettes en amont. De nouvelles mesures de recettes en 2024 et 2025 devraient soutenir un assainissement budgétaire supplémentaire pour atteindre un déficit budgétaire de 4 % du PIB en 2024 et de 3 % du PIB en 2025.
Le risque de surendettement est confirmé comme modéré, et les perspectives d’endettement se sont améliorées principalement en raison de l’amélioration des ratios de liquidité et des opérations proactives de gestion de la dette. Après un élargissement du déficit du compte courant à 7,9 % du PIB en 2023, une nette amélioration est attendue en 2024, grâce à des gains significatifs des termes de l’échange. Les prix record du cacao, ainsi que les perspectives de production accrues, devraient soutenir les recettes d’exportation et réduire le déficit du compte courant à environ 5,1 % du PIB en 2024.