La deuxième session plénière de la Commission supérieure des Jeux du Hasard, s’est tenue ce 21 mai 2025à Akanda sous la présidence du ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation, Hermann IMMONGAULT. Selon des sources matérielles, cette rencontre intervient à un moment charnière de la vie institutionnelle du pays, marqué par l’avènement de la Cinquième République et par la volonté affirmée de l’État de restaurer l’ordre républicain dans tous les secteurs économiques, y compris celui des jeux du hasard.
Dans son mot de circonstance, « le ministre a rappelé que la précédente session avait permis de dresser un diagnostic rigoureux de ce secteur, lequel demeure gangrené par des pratiques illicites : absence totale de contrôle des flux financiers ; chiffres d’affaires occultés ou inexistants ; taux de redistribution opaques et sans régulation ; usage illicite de cryptomonnaies interdites par la BEAC ; non-respect des procédures d’autorisation ; utilisation de plateformes numériques locales à des fins étrangères ; présence massive d’opérateurs non déclarés accaparant le marché et opacité sur le nombre réel de Gabonais employés dans le secteur ». Au regard de ces incongruités, le gouvernement gabonais a pris la décision ferme de réguler ce secteur afin qu’il contribue effectivement à l’économie nationale, à la création d’emplois et au financement de politiques sociales (fonds de secours, protection civile, développement du sport, etc.).
Une régulation nécessaire, une vision assumée
Hermann IMMONGAULT a également tenu à souligner que cette réforme s’inscrit dans une vision cohérente et résolue de la Cinquième République. Il ne s’agit pas d’un slogan politique, mais d’une volonté ferme de faire émerger un État fort et régulateur. « Ce que nous faisons aujourd’hui va au-delà d’un simple projet de régulation. Il s’agit d’un devoir républicain. Des flux financiers massifs échappent à la collectivité, alors même que les besoins sociaux sont immenses. Nous devons cesser d’être le maillon faible. », a-t-il déclaré.
Mise en place d’un agrégateur technologique
Sur recommandation unanime de la Commission, le gouvernement a décidé de mettre en place un agrégateur national, garant de la transparence et de la conformité du secteur. Cet outil technologique offrira : une visibilité en temps réel sur les flux financiers ; une traçabilité systématique des opérations ; une sécurisation des recettes fiscales ; des mécanismes de lutte contre l’addiction, la concurrence déloyale et les conflits d’intérêts et une remontée fiable des données au profit des autorités compétentes.
Le partenaire retenu par l’État est l’entreprise ETECH, société de droit gabonais, créée dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP). Composée à 95 % de personnel gabonais, cette structure reviendra intégralement à l’État gabonais au terme du contrat, consolidant ainsi une souveraineté nationale sur l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur.
Ultimatum aux opérateurs : 72 heures pour se régulariser
Dans un esprit d’équité, le ministre a annoncé qu’à l’issue du délai initialement accordé aux opérateurs pour se mettre en conformité, un délai supplémentaire de 72 heures leur est désormais octroyé pour se présenter au ministère de l’Intérieur et régulariser leur situation. Passé ce délai, des mises en demeure seront adressées, ouvrant la voie à des sanctions administratives et judiciaires. Le Gouvernement entend mettre fin à l’anarchie qui règne dans ce secteur.
Garanties sociales et projections économiques
Toutefois, le membre du gouvernement a tenu à rassurer les Gabonais. « Aucun emploi ne sera supprimé. Il n’y a ni menace ni péril en la demeure. Bien au contraire, la régulation de ce secteur créera des milliers d’emplois pour nos compatriotes. ». Cependant, il est actuellement impossible de savoir combien de Gabonais travaillent réellement dans ce secteur, faute de statistiques fiables. Avec la mise en place de la régulation, plus de 10 000 emplois directs et indirects sont attendus, que ce soit dans les jeux eux-mêmes ou dans les filières connexes (technologies, finances, services).
Il a également rappelé que dans des pays comparables comme la Côte d’Ivoire, le secteur des jeux du hasard génère plus de 1 200 milliards de FCFA par an. « Au Gabon, nous sommes incapables de chiffrer ce que ce secteur rapporte réellement, car les opérateurs évoluent dans un régime de déclaration volontaire, et ne s’acquittent parfois que de 8 % de redevances à l’import, lorsqu’ils daignent les payer. Cette situation doit cesser. », a-t-il renseigné.
Autrement dit, cette session plénière marque un tournant décisif dans la restructuration d’un secteur à fort potentiel, au bénéfice de l’État, des citoyens et de l’économie nationale. Hermann IMMONGAULT a réitéré son engagement à poursuivre sans relâche cette réforme pour en faire un modèle de gouvernance économique.

Avec le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation