La Banque des États l’Afrique centrale (BEAC) vient de rendre public, son Rapport sur la politique monetaire pour le troisième trimestre 2025. Selon les termes dudit rapport, s’agissant l’année en cours, le cadrage macroéconomique mis à jour au mois de septembre met en exergue quatre principaux indicateurs,
Il s’agit en premier lieu, d’ un léger ralentissement de la croissance sous-régionale à 2,6 %, contre 2,7 % en 2024, en lien avec un recul plus important des activités pétrolières et gazières (- 1,5 %, après – 0,4 % en 2024), en dépit de la fermeté des activités non pétrolières (3,2 % en 2025, contre 3,3 % en 2024).
A ces indicateurs s’ajoutent un ralentissement des pressions inflationnistes, avec un taux d’inflation qui devrait revenir à 2,6 % contre 4,1 % en 2024 ; une légère détérioration du solde budgétaire, base engagements, hors dons, de -1,0 % du PIB en 2024 à -1,3 % du PIB en 2025 ; et enfin, une dégradation du solde du compte courant, dons officiels compris, à -2,2 % du PIB, contre -0,2 % en 2024, induite essentiellement de la baisse des cours internationaux du pétrole, de 14,9 %, ramenant le prix moyen du baril à 67,0 dollars.
Dans le même temps, la masse monétaire devrait quant à elle augmenter de 10,4 % à 23 088,1 milliards. En ce qui concerne les réserves de change, elles baisseraient légèrement de 2,6 % à 7 101,7 milliards au 31 décembre 2025, correspondant à un taux de couverture extérieure de la monnaie de 73,2 %, après 74,9 % à fin 2024. En mois d’importations de biens et services, les réserves de change permettraient de couvrir un peu plus de 4,59 contre 4,82 en 2024.
A moyen terme, les projections des services de la BEAC mettent en exergue une période de consolidation de la croissance dans la CEMAC entre 2026 et 2028, avec une croissance du PIB réel qui s’établirait à 3,3 % en 2026, 3,4 % en 2027 et 3,8 % en 2028. Cette progression serait principalement due à la résilience du secteur non-pétrolier, en lien avec les efforts croissants en faveur de la diversification des économies des six pays, notamment dans les secteurs agricoles, miniers, manufacturiers et des services. L’inflation moyenne passerait au-dessous de la cible communautaire de 3 % (2,2 % en 2026, 2,0 % en 2027 et 1,9 % en 2028). Le taux de couverture extérieure de la monnaie et les réserves de change en mois d’importations des biens et services devraient respectivement se situer à 79,6 % et 5,20 en moyenne sur la période indiquée.
Les autres comptes macroéconomiques devraient présenter des tendances variées à moyen terme comme suit : les finances publiques devraient rester globalement viables en raison de la poursuite des réformes économiques et financières par les pays de la Sous-région.
Le solde budgétaire (hors dons) est prévu à -0,9 % du PIB en moyenne sur la période 2026-2028, représentant une amélioration par rapport au déficit de 1,3 % du PIB attendu en 2025 ; le solde extérieur courant, dons inclus, devrait se dégrader progressivement pour se situer à -2,2 % du PIB en 2026, -2,8 % en 2027 et -3,0 % en 2028 ; et une hausse de plusieurs agrégats monétaires entre 2026 et 2028, avec les taux moyen de progression annuelle de 8,5 % pour la masse monétaire, 28,5 % pour les avoirs extérieurs nets du système monétaire et 7,1 % pour les crédits à l’économie.
Au regard de ce qui précède, l’orientation de la politique monétaire pour le quatrième trimestre 2025 s’inscrit dans un contexte de niveau confortable des réserves de change, quoiqu’en baisse, et d’une inflation sous contrôle, qui se maintiendrait en dessous de la norme communautaire. Par conséquent, les membres du Comité de politique monétaire (CPM) ont décidé de maintenir inchangés les taux directeurs.
Ainsi, le taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO) resterait à 4,50 %, le taux de la facilité de prêt marginal à 6,00 %, le taux de la facilité de dépôt à 0,00 % et les coefficients des réserves obligatoires à 7,00 % sur les exigibilités à vue et 4,50 % sur les exigibilités à terme.



















