C’est pratiquement la dernière ligne droite pour la présidentielle du 12 avril prochain au Gabon. Les candidats à ce scrutin jettent leurs dernières force dans cette bataille. Un des huit prétendants à la magistrature suprême en République gabonaise, entend faire de la dépendance alimentaire vis-à-vis du Cameroun, l’un de ses principaux champs de bataille. Il s’agit précisément du candidat, Axel Stophène Ibinga Ibinga. Son projet de société présente neuf piliers résumés en quatre problématiques essentielles qui, selon lui, structurent le quotidien des Gabonais.
Amélioration de l’accès au financement des PME
D’après une récente étude de la Banque mondiale, le taux de chômage au Gabon s’élève à environ 32 % pour une population estimée à 2,5 millions d’habitants. Face à cet indicateur inquiétant, Axel Stophène Ibinga Ibinga estime que la solution idoine est de renforcer le tissu économique. Autrement dit, l’homme de 44 ans veut mettre en place une politique d’accompagnement pour soutenir l’initiative privée.
Car, déplore-t-il, en 17 ans dans le monde de l’entrepreneuriat, il « n’a jamais eu de soutien du gouvernement. Il n’y a aucune politique d’accompagnement des PME. Ça a toujours été les établissements bancaires privés à un taux » qui est, selon lui, à revoir. Concrètement, le candidat envisage d’identifier et de soutenir 104 entreprises, et de transformer les responsables de plus de 4 000 associations en chefs d’entreprise.
L’approche ainsi proposée consistera à injecter 25 milliards de FCFA par an, soit 175 milliards de FCFA sur les sept ans du mandat présidentiel. Pour améliorer l’accès aux financements, « nous allons mettre en place un mécanisme qui va assurer la garantie bancaire. Les entreprises qui auront été identifiées comme ayant un fort potentiel en termes de croissance et de développement, celles-là, dans une démarche d’équité et de justice, seront accompagnées », promet-il.
Réduction du train de vie de l’État
Au plan politique, Ibinga Ibinga plaide pour une nouvelle manière de concevoir la gouvernance. Pour lui, il faut engager des investissements politiques, c’est-à-dire des choix qui profitent au plus grand nombre. « Je prends l’engagement d’amener le Gabon dans une gouvernance économique stratégique », affirme-t-il. Pour ce faire, l’une des premières actions est de « redonner sens » et efficacité à la dépense publique. Estimant que les 107 000 agents de la fonction publique gabonaise représentent un effectif trop lourd, le candidat entend réduire le train de vie de l’État en créant des conditions plus favorables dans le secteur privé, afin d’inciter à l’entrepreneuriat plutôt qu’à la quête d’un emploi public.
Accès aux logements
Selon le candidat, son pays accuse un déficit de 257 000 unités de logement. Pour inverser cette tendance, il estime que la Société immobilière du Gabon, bras séculier de l’État dans le domaine, doit impérativement disposer d’une usine, d’une carrière de sable, d’une carrière de granite, et financer à la fois des centres de formation aux métiers de la construction et les filières concernées dans les centres agréés. Dans le même sens, il entend engager une réforme sur les prix, en harmonisant et fixant les coûts des matériaux de construction, notamment les produits de carrière.