Le Gabon vient de se doter d’un nouvel outil pour renforcer et moderniser son cadre des investissements. Il s’agit d’un projet de loi fixant le cadre général de l’investissement en République gabonaise. Présenté par le ministère de l’Economie et des participations, il a été adopté au cours du Conseil des ministres, de ce jeudi 6 mars 2025.
De manière spécifique, ce texte vise à moderniser le cadre légal de l’investissement à travers la définition de trois principaux régimes : le régime de droit commun, les régimes spécifiques et le régime de réinvestissement, avec des avantages fiscaux et douaniers adaptés aux opérateurs économiques concernés. Ce projet met également en place l’Agrément investisseur, un nouvel instrument destiné à encourager la réalisation de projets prioritaires, l’installation des investisseurs dans des zones à fort potentiel de développement, la substitution des importations, ainsi que la création d’emplois qualifiés et le renforcement des compétences locales.
Dans le but de garantir une gouvernance efficace, un cadre institutionnel intégrateur est instauré. Il s’articule autour de trois institutions : un organe de pilotage chargé de l’orientation stratégique de la politique d’investissement ; un ministère en charge de la Promotion des investissements, responsable de la conception, de la coordination et du suivi-évaluation des actions menées et une l’Agence nationale des Investissements du Gabon. Il aura la charge de l’accompagnement des investisseurs et du suivi des engagements contractés.
En harmonisant les dispositifs existants, ce projet de loi renforce également la protection des investisseurs, clarifie les mécanismes de règlement des différends, limite la vacance fiscale et rationalise l’attribution des avantages liés aux investissements. Son adoption et sa mise en œuvre permettront au pays d’améliorer son climat des affaires, de renforcer l’attractivité économique et de stimuler la croissance des secteurs productifs et non productifs, en cohérence avec les objectifs de développement national.
Tout porterait donc à croire que cette réforme viendra donner un coup de boost aux investissements en République gabonaise. Car, le renforcement de l’environnement des affaires constitue le premier défis à relever. En outre, les investissements ne sont pas suffisamment orientés dans les secteurs qui contribuent le plus à la transformation économique et à la création d’emplois. A titre illustratif, sur la période 2009-2022, le taux d’investissement privé était de 19.63% contre 5.64% pour l’investissement public. La concentration de l’investissement privé est faite dans le secteur minier contrairement au secteur de l’agriculture qui ne concentre en moyenne que moins de 4% du PIB.
Plusieurs autres défis restent également à relever dans le sens de l’amélioration du climat des investissements au Gabon. Il s’agit entre autres du développement des infrastructures (Routes, Energie, Foncier, etc.) ; de la réduction du déficit des compétences et la promotion de la culture entrepreneuriale ; du renforcement des mécanismes d’accompagnement des investisseurs et de l’accélération de la dématérialisation des procédures administratives.