Pas d’état d’âme pour les opérateurs économiques véreux et sans scrupules. C’est du moins, le message que Jean Delors Biyogue bi Ntougou et Guy Oscar Sadibi Mapangou respectivement, Directeur général et Directeur général adjoint de l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (AGASA) et leurs équipes viennent d’envoyer à cette cible. Le 13 février dernier, ils ont procédé de manière inopinée, à une inspection de quelques grandes surfaces commerciales de Libreville au cours de laquelle, plusieurs produits impropres à la consommation ont été saisis. Cette descente de terrain avait également pour but de s’imprégner des différentes situations auxquelles font face les inspecteurs de la structure.
Dans la pratique, deux équipes ont été constituées. La première était conduite par le Directeur général. Tandis que la seconde était sous les commandes du Directeur général adjoint, le commandant Guy Oscar Sadibi Mapangou. L’itinéraire de cette seconde équipe, la conduit au magasin Score, filiale du groupe Sodigab au centre-ville de Libreville. Sur les lieux, « les investigations menées par Oscar Sadibi Mapangou ont débouché sur la découverte de plusieurs produits impropres à la consommation. Des produits non seulement avariés, mais aussi des défauts de qualité, des dates limites de consommation dépassées. Dans les trois compartiments visités par le DGA et ses éléments, de nombreuses irrégularités ont été relevées non seulement sur les conditions de conservation des produits, mais également sur l’état d’insalubrité de certains de ces compartiments comme l’espace frigorifique et la cuisine », renseigne-t-on. Conformément aux usages, au terme du tour des lieux, plusieurs produits ont été retirés de la vente avec une saisie conservatoire et des procès-verbaux dressés. Un pour la constatation et un autre pour les saisies.

Revenant sur les enjeux de cette expérience, le commandant Guy Oscar Sadibi Mapangou a mesuré la responsabilité qui repose sur l’Agence. « Il fallait descendre sur le terrain et surtout dans ce super marché pour toucher du doigt les réalités de ce que nous consommons. Nous avons donc pu accomplir nos missions qui se résume à sensibiliser les opérateurs, à donner des conseils, la phase de répression arrive en dernière position. C’est pourquoi nous n’avons pas procédé au scellé des magasins. Le constat après cette opération est que de nombreux opérateurs économiques ne veillent vraiment pas pour garantir la sécurité des produits qu’ils mettent à la disposition des consommateurs. D’où, la présence des produits impropres à la consommation, soit parce que les délais de péremption sont dépassés, soit le produit est mal conservé, ou alors il est de mauvaise qualité. Au-delà des produits retirés de la vente qui seront détruits selon les protocoles mis en place, nous veillons à ce que la salubrité soit entretenue aussi bien dans les espaces de vente que dans les chambres frigorifiques et même dans les cuisines de ces établissements commerciaux » a-t-il déclaré.
Occasion également pour lui d’édifier et de rassurer sur les missions de l’AGASA, une institution réputée à tort ou raison, comme un milieu de passe-droit avec les opérateurs économiques véreux, en raison des différents scandales enregistrés dans le domaine de la consommation. « L’AGASA ne devrait plus être vue comme complice des opérateurs économiques qui tuent les consommateurs à petit feu. Le Directeur général est intransigeant là-dessus. Nous allons veiller à ce que ce qui est proposé aux consommateurs gabonais soit saint. Car dit-on souvent, ‘’ Dis-moi ce que tu manges, je te dirais ton état de santé’’. Le Directeur général a donc institué ces inspections inopinées pour qu’on puisse prendre le pouls des réalités du terrain » a-t-il déclaré.
Toute chose qui confirme l’engagement de la nouvelle Direction générale à lutter contre la malbouffe sur toute l’étendue du territoire. Cela, surtout au moment où une recrudescence des produits avariés est observée sur les étals des commerces, écoulés sous le nez et la barbe des services compétents par des opérateurs économiques véreux et sans scrupules. Un engagement qui se veut come un crédo de la nouvelle équipe dirigeante de l’AGASA
DR.Il convient de noter que l’AGASA a été créée en 2011 dans l’optique des dirigeants de doter le Gabon d’une agence chargée d’exécuter les politiques publiques en matière de sécurité sanitaire et phytosanitaire. Elle a pour vocation d’apporter des solutions concrètes aux problèmes structurels liés à la consommation des denrées alimentaires impropres qui exposent les consommateurs à des risques sanitaires. Il s’agit de protéger les populations en intervenant tant sur le plan de la prévention que sur la détection et la gestion des risques d’origine animale et végétale.
Sa présence sur le terrain répond à la matérialisation de la vision pratique des fortes attentes des consommateurs d’une part et celle de l’orientation des autorités compétentes dans son corps de métier. Placée sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, l’AGASA est mandatée pour assurer le service public en la matière.