Avec une production évaluée à 6,8 millions de tonnes en 2024 et des perspectives d’un peu plus de 7 millions de tonnes en 2025, la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) est l’une des mastodontes de la production mondiale du minerai de manganèse. Avec des réserves estimées à 25%, elle joue également une importante partition dans la stature du Gabon sur l’échiquier mondial des producteurs de ladite matière première.
La multinationale gabonaise exploite le manganèse à Moanda depuis 1960. L’ouverture de sa nouvelle carrière sur le Plateau Okouma a permis à l’entreprise de renforcer sa position sur le marché mondial de ce minerai. Fort de tout ce potentiel, la Comilog est devenue un acteur majeur de l’économie gabonaise. Leod Paul Batolo, Administrateur directeur général de la Comilog se félicite des ces performances. « La Comilog est une société en très bonne santé. Depuis 2020, nous sommes devenus le premier producteur mondial de manganèse. Nous avons une croissance solide », déclare-t-il. Par ailleurs, la Comilog dégage un impact socioéconomique estimé à 7 milliards de FCFA investis chaque année, en tandem avec l’Etat gabonais via le fonds RSE en faveur des populations.
De solides fondamentaux
Sous le prisme financier, l’édifice affiche également de solides fondamentaux. La société revendique un résultat net de 38,7 milliards de FCFA, un chiffre d’affaires consolidé de 718,1 milliards de FCFA et un résultat opérationnel de 129,7 milliards de FCFA en 2024. Toujours sur ce registre, elle met en œuvre une politique d’investissement proactive. Elle affirme ainsi avoir investi près de 148,3 milliards de FCFA dans le secteur minier gabonais au cours de cette période sous-revue.
Ces investissements ont principalement été destinés à pérenniser la capacité de production de la mine et à renforcer les infrastructures logistiques essentielles à l’acheminement du minerai. Malgré quelques aléas conjoncturels, notamment la crise sociale qui a secoué l’entreprise au début de l’année, la Comilog reste optimiste pour l’exercice en cours. A cet effet, elle table sur une reprise progressive de ses performances ainsi qu’une augmentation de sa production et une anticipation d’un volume de transport de minerai compris entre 6,7 et 7,2 millions de tonnes.
Le manganèse : « un don du Gabon »
Pour la bonne gouverne, le manganèse se présente comme un « don du Gabon ». « Le pays figure dans le top 5 des réserves mondiales avec un potentiel estimé à 61 millions de tonnes. Il occupe également le rang deuxième producteur mondial, avec 4,6 millions de tonnes extraites en 2024, et représente à lui seul 63 % des importations de manganèse des États-Unis », renseigne le dernier rapport 2025 de l’US Geological Survey, publié au début de ce mois de mai en cours.
Ce rapport révèle également les cinq pays qui concentrent les réserves mondiales de manganèse. L’Afrique du Sud trône à la tête dudit classement avec des réserves avec 560 millions de tonnes. Elle est suivie de la Chine, (280 millions de tonnes) ; du Brésil (270 millions de tonnes) ; puis de l’Australie (110 millions de tonnes). Le Gabon boucle ce Top 5 avec 61 millions de tonnes.
Il convient enfin de noter que le manganèse est essentiel à la production d’acier. « Il est de plus en plus convoité pour son rôle clé dans le développement des batteries de véhicules électriques (VE), notamment à travers les composés à base de manganèse de haute pureté. Cette évolution ouvre de nouvelles perspectives pour les pays producteurs, à l’heure où la demande mondiale s’accélère », conclut l’US Geological Survey dans son rapport.