La Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) vient de produire son Rapport sur la politique monétaire couvant la période du 1er trimestre 2024. Analysant les conditions monétaire, l’institution bancaire sous régionale décrit une situation peu reluisante.
Elle indique à cet qu’au 31 mars 2024, les emplois de trésorerie ont augmenté de 2,7 % à 10 403 milliards sur un an. Ils étaient constitués de titres de placement et de transaction (50 % contre 51 % un an plus tôt), des opérations à terme (9 %) et des opérations à vue (35 %).
En revanche, les ressources de trésorerie ont chuté en douze mois de 25,0 % pour se situer à 2 586,0 milliards au 31 mars 2024. Elles étaient constituées des ressources à terme à concurrence de 70,0 % et de ressources à vue à hauteur de 30,0 %. La qualité du portefeuille du système bancaire a maintenu sa dynamique favorable observée depuis fin 2023. Ainsi, le taux des créances en souffrance s’est fixé à 16 % des crédits bruts au 31 mars 2024 comme au 31 décembre dernier, contre 21,0 % à fin mars 2023.
Liquidité bancaire
Au cours des trois derniers mois, les réserves brutes du système bancaire de la CEMAC, avant les opérations monétaires, ont régressé de 14,3 % à 964,3 milliards en avril 2024. La liquidité injectée à travers les facteurs autonomes de la liquidité bancaire (FALB), dont le solde moyen est revenu de 1 395 milliards en janvier 2024 à 1 373 milliards trois mois après, confirme cette tendance observée sur l’évolution des réserves brutes du système bancaire.
La variation du solde des FALB s’explique essentiellement par la dynamique des avoirs extérieurs nets dont les effets restrictifs induits n’ont pas pu être compensés par les effets expansifs découlant de la dynamique d’ensemble. Sur le compartiment des interventions de la Banque centrale sur le marché monétaire, le volume des injections nettes dans le système bancaire s’est élevé à 785,3 milliards en avril 2024 contre 832,4 milliards en janvier 2024, en diminution de 5,42 %.
De façon spécifique, l’encours moyen des injections de liquidités a régressé de 21,5 milliards, pour se situer à 847,8 milliards, en avril 2024. Ces concours sont constitués : (i) des avances au titre de la facilité de prêt marginal dont le volume a légèrement baissé de 733 milliards à 720,6 milliards ; et (ii) des avances octroyées via le guichet spécial de refinancement, qui sont passées de 132,9 milliards en janvier 2024, à 127,2 milliards trois mois plus tard.
Quant à l’encours des opérations de reprise de liquidités du système bancaire, il a progressé de 36,9 milliards, à 62,5 milliards sur la période de référence. Ces placements sont composés de : l’opération principales de reprise de liquidité dont le volume moyen est ressorti à 35,6 milliards en avril 2024 contre 32,4 milliards trois mois auparavant ; et des Bons BEAC dont le volume moyen émis s’est établi à 26,9 milliards contre une valeur nulle en janvier.
Il y’a lieu de rappeler qu’avec le démarrage des émissions de Bons BEAC, la BEAC a interrompu les opérations de reprises de liquidité de longue maturité, dont l’encours moyen est passé de 4,5 milliards en janvier 2024 à une valeur nulle en avril 2024.
Au cours de la période de référence, le volume des réserves obligatoires à constituer par les assujettis a augmenté de 14,2 milliards pour s’établir à 1 074,9 milliards en avril 2024. Pour ce même mois, l’encours moyen des réserves libres du système bancaire (674,7 milliards) a représenté 62,8 % des réserves requises contre 109,0 % un an auparavant. Le nombre d’établissements de crédit en déficit de constitution des réserves obligatoires est passé de six à sept, entre avril 2023 et avril 2024.
Avec la BEAC