Si en 2024, la stratégie d’endettement public initiale s’est caractérisée par un recours important aux financements auprès des partenaires traditionnels de l’État, mais également auprès des marchés financiers, afin d’assurer les engagements incompressibles de l’Etat et la poursuite des différents chantiers initiés par le gouvernement de la Transition, en 2025 elle se caractérise par un recours significatif à l’emprunt en vue de poursuivre et finaliser les chantiers en cours initiés par le gouvernement de la Transition.
Autrement dit, pour l’exercice en cours, la stratégie s’inscrit dans la continuité de celle de l’année antérieure. Laquelle vise à stabiliser l’évolution du niveau de l’encours tout en s’assurant du paiement du service de la dette à échéance, d’une part, et à reconstituer les marges d’endettement de l’État, d’autre part.
De ce fait, pour la période 2025-2027, l’Etat consacre une présence accrue sur le marché régional et une moindre présence sur le marché financier international. Les nouveaux emprunts extérieurs seront essentiellement à termes semi-concessionnels, à change et intérêt fixes. Par exemple, en 2025, le montant affecté aux prêts projets sera de 190,5 milliards de francs CFA.
Ces fonds proviendront de la Banque mondiale pour un montant de 29,0 milliards de Francs CFA, de la Banque Africaine de Développement (BAD) à hauteur de 29,0 milliards de Francs CFA, de l’Agence Française de Développement (AFD) pour 18,0 milliards de Francs CFA, de la Banque islamique de développement (BID) pour 5,1 milliards de Francs CFA, de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) pour 12,0 milliards de Francs CFA, du Fonds international de développement agricole (FIDA) pour 0,7 milliards de Francs CFA de la DEUTSCHE BANK pour 25,0 milliards de Francs CFA, de la STANDARD CHARTERED pour 70,3 milliards de Francs CFA et de la Banque SANTANDER pour 1,4 milliards de Francs CFA.
Concernant les prêts programmes, ils se chiffreront à 14,9 milliards de francs CFA et seront mobilisés essentiellement auprès de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA).
S’agissant des émissions obligataires, elles seront mobilisées sur le marché financier international et régional pour respectivement 120,0 milliards de francs CFA et 653,0 milliards de francs CFA. En 2026, les prêts projets, prêts programmes et émissions obligataires régionales seront mobilisés respectivement à hauteur de 1,3% et 0,09% et 1,1% du PIB. Les financements sur prêts projets, prêts programmes et émissions obligataires régionales en 2027 seront mobilisés respectivement à hauteur de 0,8% et 0,03% et 1,1% du PIB.
Bien que devant faire face à un service de la dette important dont il a hérité, le gouvernement entend recourir à un niveau d’emprunt porteur d’une croissance économique positive favorisant la croissance économique profitable au plus grand nombre. L’objectif de la présente stratégie est de reconstituer, à moyen terme, des marges d’endettement permettant de rendre à nouveau possible l’usage de la dette dans un cadre contracyclique. De même, la poursuite de la réduction à l’exposition aux risques de marché, principalement les risques de taux de change et de taux d’intérêt, guidera les nouveaux engagements extérieurs et intérieurs sur la période 2025-2027.
De manière détaillée, en 2025, le plafond des nouvelles signatures se situerait à 902,0 milliards de francs CFA. Ce dernier sera composé de 470,0 milliards de francs CFA au titre des nouveaux engagements extérieurs et de 432,0 milliards de francs CFA pour les emprunts intérieurs, soit respectivement 52,1% et 47,9 % du montant total des nouveaux emprunts. La dette intérieure pour sa part, sera constituée des Obligations du trésor et Obligations du trésor assimilables.
En 2026, le plafond des nouveaux engagements serait de 250,0 milliards de francs CFA dont 100,0 milliards de francs CFA d’emprunts extérieurs et 150,0 milliards de francs CFA d’engagements intérieurs, pour respectivement 40,0% et 60,0% du total des nouveaux emprunts. Les emprunts extérieurs seront essentiellement semi-concessionnels. La dette intérieure pour sa part, sera constituée des Obligations du trésor et Obligations du trésor assimilables.
En 2027, le plafond des nouveaux engagements sera arrêté sur les prêts extérieurs pour un montant de 100,0 milliards de francs CFA et 150,0 milliards de francs CFA d’engagements intérieurs, soit respectivement 40,0% et 60,0%. En somme, sur la période 2025-2027, le plafond des nouveaux emprunts s’établirait en moyenne à 467,7 milliards de francs CFA, dont 223,3 milliards de francs CFA d’engagements extérieurs et 244,0 milliards de francs CFA d’engagements intérieurs.