Selon un rapport de l’agence des notation, Fitch Ratings, les émissions souveraines de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) sur le marché régional ont bondi depuis 2018, en raison d’une liquidité abondante, d’une plus grande participation des investisseurs institutionnels et d’un volume croissant de transactions secondaires. Cependant, l’augmentation de l’exposition des banques aux États souverains a dépassé l’expansion des bilans des banques. L’exposition souveraine représente désormais 31% de leur portefeuille contre 10% en 2015.
Ceci, combiné au resserrement de la politique monétaire depuis 2021, a conduit à un affaiblissement de l’appétit du marché pour les émissions souveraines avec une hausse des taux d’intérêt pour le Cameroun et une baisse des taux de souscription pour l’ensemble des pays de la CEMAC.
Dans son rapport, Fitch table sur tension de la liquidité sur le marché obligataire régional au cours des deux prochaines années, malgré un assouplissement de la politique monétaire avec une reprise des injections de liquidités depuis juin 2024. Ainsi, les besoins de refinancement du marché régional augmenteront et atteindront 36% de l’encours de la dette en 2026.
Le Congo (IDR en monnaie étrangère : CCC+ ; monnaie locale : CCC), notamment après son échange de créances en difficulté, et le Gabon (CCC+) semblent les plus exposés, avec d’importants besoins de financement en plus des besoins de refinancement régionaux. Le Congo, le Gabon et le Tchad (B-/Stable) sont également vulnérables aux chocs des prix du pétrole.
L’accès aux sources de financement extérieures devrait être un élément clé des plans de financement de la CEMAC, mais il sera confronté à des défis considérables. Les programmes du FMI ont pris fin ou devraient prendre fin en 2025 dans les pays de la CEMAC notés par Fitch. De nouveaux programmes fourniraient des points d’ancrage politiques susceptibles d’aider à attirer de nouveaux financements et à soutenir les profils de crédit.