Dans ses récentes perspectives économiques régionales en Afrique Subsaharienne (ASS), file:///C:/Users/HP/Downloads/text%20(2).pdf le Fonds monétaire international (FMI) dresse un zoom sur la situation budgétaire et d’endettement des pas de la Commission économique et monétaire des pays de l’Afrique centrale (CEMAC).
Dans son rendu, l’institution de Bretton Woods souligne dans un premier temps que la plupart des pays de l’Afrique subsaharienne ont entamé un « rééquilibrage de leurs compte publics ». Ainsi, le déficit budgétaire (dons inclus) est passé d’une valeur médiane de 5,2% du PIB en 2022 à 4 % en 2023. Selon les prévisions, cette consolidation budgétaire devrait se poursuivre en 2024 et 2025, avec des déficits attendus respectivement à 3,7 % et 3 %.
S’agissant spécifiquement de la zone CEMAC, le Fonds relève qu’après un excédent budgétaire ponctuel de 2,5 % du PIB en 2022, le solde budgétaire est redevenu déficitaire affichant un déficit de 0,3 % du PIB en 2023. Ce dernier devrait se creuser à moyen terme pour atteindre 0,9 % en 2025. Cette détérioration est principalement due à la baisse des recettes pétrolières en lien avec la chute des prix du pétrole sur le marché international (le prix moyen annuel du baril de Brent a chuté de 18 % sur un an, s’établissant à 83 USD/b en 2023).
Solde budgétaire global, dons compris (en % PIB)
Par pays, entre 2022 et 2023, le solde budgétaire a connu une dégradation notable en Guinée équatoriale (-11,9 pp à +1,7 %), au Tchad (-5,5 pp à -1,3 %), au Congo (-5,3 pp à +3,6 %), et au Gabon (-1,1 pp à -1,8 %). En revanche, le Cameroun et la République centrafricaine, malgré des soldes budgétaires toujours déficitaires, ont enregistré des améliorations respectives de 2,7 pp et 0,5 pp, portant leurs soldes à -0,7 % et -3,5 %, illustrant ainsi les efforts de consolidation budgétaire engagés dans le cadre des programmes en cours avec le Fonds monétaire international (FMI).
Les services du FMI mettent en exergue, l’importance pour les pays d’Afrique subsaharienne de veiller à la qualité des ajustements budgétaires pour ne pas compromettre la croissance. Ils recommandent de privilégier une augmentation des recettes intérieures, notamment par une meilleure mobilisation des recettes fiscales, plutôt qu’une réduction des dépenses, tout en préservant les dépenses sociales et d’investissement.
Par ailleurs, sous l’effet de la détérioration budgétaire, le ratio dette publique/PIB des pays de la CEMAC a augmenté de 1,3 pp, atteignant 53,8 % du PIB de la zone en 2023. Cependant, la vulnérabilité de la dette demeure élevée dans certains États membres. En 2023, un tiers des États de la CEMAC ont enregistré des niveaux d’endettement dépassant la norme communautaire de 70 %.
Dette publique (en % PIB)
Le Congo reste en situation de surendettement, avec une dette publique estimée à 100,8 % du PIB (+8,3 pp en un an), en raison de la restructuration et de l’audit des arriérés en cours. La dette publique gabonaise a connu une hausse de 6,9 pp pour atteindre 70,5 % du PIB.
Bien que n’étant pas en situation de surendettement, d’autres pays de la zone ont également vu leur niveau d’endettement progresser sur un an, notamment la Guinée Équatoriale (+7,8 pp à 42,4 %) et la Centrafrique (+1,5 pp à 55,7 %). Le Cameroun et le Tchad sont les seuls pays de la zone à afficher une diminution de leur ratio de dette, avec des baisses respectives de -3,4 pp et -0,8 pp sur un an, portant leur dette publique à 41,9 % et 35,1 % du PIB respectivement.