Dans ses « Perspectives économiques de l’Afrique en 2025 », la Banque africaine de développement (BAD) note une relative amélioration des performances et perspectives économiques du continent. En effet, bien qu’elles se soient améliorées en 2024, la croissance reste fragile dans un contexte de chocs multiples et d’incertitude mondiale croissante. Sur l’ensemble du continent, la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel a légèrement augmenté, passant de 3,0 % en 2023 à 3,3 % en 2024, portée par la vigueur des dépenses publiques et de la consommation privée.
Cette augmentation de la croissance en 2024 a été observée dans 29 des 54 pays africains. En outre, 10 pays africains, dont l’Angola, le Ghana, le Niger et l’Ouganda, ont enregistré une hausse de croissance de plus de 1,0 point de pourcentage entre 2023 et 2024.
Toutefois, cette amélioration modeste a été éclipsée par des pressions inflationnistes persistantes, la dépréciation de la monnaie et le coût élevé de la dette. La fragmentation géopolitique croissante, les conflits régionaux et l’incertitude mondiale accrue, alimentée par les changements de politiques commerciales dans plusieurs pays, continuent de peser sur les perspectives à court et à moyen terme.
En outre, les effets persistants du changement climatique, combinés aux conflits prolongés dans le Sahel, dans la Corne de l’Afrique et dans l’Est de la République démocratique du Congo, ont encore aggravé la vulnérabilité du continent, affectant directement l’activité économique dans ces régions et impactant indirectement les pays voisins.
S’agissant de l’Afrique centrale, en 2024, la croissance du PIB réel de la région a été en moyenne de 4,0 %, en baisse par rapport aux 4,4 % de l’année précédente selon le Rapport Performance et perspectives macroéconomiques de l’Afrique publié en février 2025.
Elle devrait ralentir à 3,2 % en 2025 et à 3,9 % en 2026, soit 0,7 et 0,2 point de pourcentage de moins en 2025 et 2026, respectivement, par rapport aux estimations du rapport de 2025. La révision à la baisse de la région en 2025 est généralisée à l’ensemble des pays de la région.
Outre l’incertitude commerciale, la croissance de la République démocratique du Congo est fortement entravée par le conflit dans l’est du pays, et celle de la Guinée équatoriale par la baisse de la production et des exportations d’hydrocarbures.