Comment juguler le chômage des jeunes ? la problématique est au cœur de la politique socio-économique du gouvernement gabonais. En effet, le taux de chômage chez les jeunes de 15 à 24 ans qui est estimé à 37% est un véritable « boulet » pour le gouvernement. Dans ce cadre, moult initiatives sont mises en œuvre pour juguler cette crise de l’emploi des jeunes. La dernière en date, est la vision développée par le gouvernement de faire de la formation professionnelle, un levier stratégique pour l’emploi, l’inclusion et le développement durable.
Pour implémenter cette approche, le ministre de la Formation professionnelle, Philippe TONANGOYE a récemment reçu en audience, une délégation venue échanger sur les projets majeurs liés à la transformation du secteur. Selon des sources ministérielles, les échanges ont porté sur le déploiement de la fibre optique pour connecter les centres de formation aux outils numériques ; la mise en œuvre d’un vaste programme de formation sur 450 métiers adaptés aux réalités du marché ; l’insertion de 30 000 jeunes grâce à des projets à forte intensité de main-d’œuvre et enfin sur la mise en œuvre, d’une ne politique inclusive en faveur des personnes vivant avec un handicap
Le projet a reçu le soutien du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) qui, en tant que partenaire clé du ministère, « a renouvelé son engagement à accompagner techniquement et institutionnellement cette ambition, en soutenant la mise en œuvre d’un écosystème moderne, équitable et performant de la formation professionnelle au Gabon ».
L’appui multiforme du PNUD
Le Programme des Nations unies pour le développement constitue un acteur majeur sur lequel s’appuie le gouvernement dans la lutte contre le chômage des jeunes. A preuve, en 2023, juste après la chute de l’ancien régime, l’institution onusienne a organisé une concertation avec la jeunesse gabonaise, en réponse à l’appel à contributions du Premier ministre, en préparation du dialogue national.
Les recommandations de ces échanges ont entre autres porté sur l’adaptation et l’actualisation des programmes scolaires afin que la formation soit orientée vers les besoins et objectifs de développement du Gabon et permette de préparer les futurs adultes aux défis du monde actuel en stimulant la créativité, adaptabilité et la réflexion critique.
Le PNUD a aussi proposé de renforcer les filières professionnelles dès le second cycle afin de très tôt développer de nouvelles opportunités professionnelles et accessibles à un plus grand nombre de jeunes. Il a été également préconisé des investissements, de façon conséquente dans l’équipement, le matériel et les infrastructures qui puissent permettre un accompagnement didactique de qualité et la préparation aux défis du monde actuel. A savoir : équiper des bibliothèques, des laboratoires pour susciter les vocations scientifiques, installer des médiathèques pour renforcer la culture et les compétences dans le numérique.
En matière d’employabilité, le PNUD a appelé à investir par exemple dans le programme passerelle, « Jeunesse de Youth Connekt », afin d’augmenter le nombre d’entreprises qui accueillent les jeunes et contribuer à élargir le bassin d’opportunités de stages pour les jeunes gabonais. Par le biais de ce programme, établir un diagnostic prévisionnel des besoins en ressources humaines des employeurs sur un horizon de 3 à 5 ans pour préparer la relève et/ou les futurs recrutements : définition des besoins en emploi et en compétence, mise en place d’un programme d’insertion post-formation et financement de bourses et/ou de frais de scolarité par les employeurs du secteur privé. L’identification des secteurs-clés tels que l’agriculture, le numérique, le tourisme et développer des partenariats avec des entreprises du secteur privé afin de faciliter une insertion professionnelle sur le long terme était également de mise.
Sur le volet lié à l’accès au garantie, le gouvernement et les institutions financières devraient travailler ensemble pour créer des programmes qui fournissent aux jeunes entrepreneurs les ressources dont elles ont besoin pour obtenir des prêts, tels que des garanties de crédit ou des alternatives de collatéral. La proposition d’un allégement du fardeau réglementaire et administratif des jeunes entrepreneurs dans des secteurs ciblés à travers des mesures tels que l’optimisation du guichet unique, la réduction à l’essentiel de la paperasse nécessaire et/ou l’exonération de certaines taxes a également été faite. Au même titre que l’identification des entrepreneurs qui se démarquent, qui ont réussi et les accompagner financièrement et techniquement afin de les propulser et d’en faire des modèles de réussite.
Au plan de la gouvernance et de l’inclusion, la solution consistant à organiser les jeunes afin de mettre en place une application mobile de notation des services publiques afin de veiller à ce que les services publics soient fonctionnels et efficaces pour tout le monde a été proposée. Au même titre que la transparence des données publiques est primordiale, afin de limiter la corruption. Car, la jeunesse doit avoir un rôle à jouer à travers l’innovation technologique.