09 mars 2023 – 09 mars 2025. Cela fait deux ans, jour pour jour que le Gabon a douloureusement vécu le drame du Ferry Esther Miracle. Un naufrage qui a endeuillé le Gabon, et dont les leçons résonnent bien au-delà des frontières nationales. Une cérémonie d’hommage aux victimes a été organisée à cet effet ce 09 mars 2025.
Pour de nombreux experts, « cette catastrophe met en lumière des enjeux cruciaux pour la sécurité maritime nationale et continentale et interpelle les organismes internationaux sur l’urgence de renforcer la réglementation et les capacités de sauvetage dans la région ». Le site Maritimafrica (https://maritimafrica.com) dédié au domaine maritime et à l’économie bleue en Afrique revèle que « le naufrage du Ferry Esther Miracle s’inscrit dans une série de tragédies maritimes ayant frappé le continent ces dernières années. À l’image des catastrophes survenues en Tanzanie (MV Nyerere, 2018) ou au Sénégal (Le Joola, 2002), cet événement rappelle la vulnérabilité persistante des transports maritimes africains face à des normes de sécurité insuffisantes et à un encadrement institutionnel parfois défaillant ».

Le ministre des Transports et de la Marine marchande, Jonathan Ignoumba, de son côté a réitéré son engagement pour que « 𝒑𝒍𝒖𝒔 𝒋𝒂𝒎𝒂𝒊𝒔 𝒄𝒆𝒍𝒂 » ne se reproduise. Car, selon lui, « 𝑳𝒂 𝒔é𝒄𝒖𝒓𝒊𝒕é 𝒎𝒂𝒓𝒊𝒕𝒊𝒎𝒆 𝒆𝒔𝒕 𝒖𝒏𝒆 𝒑𝒓𝒊𝒐𝒓𝒊𝒕é 𝒂𝒃𝒔𝒐𝒍𝒖𝒆. 𝑳𝒆 𝒅𝒓𝒂𝒎𝒆 𝒅𝒆 𝒍’𝑬𝒔𝒕𝒉𝒆𝒓 𝑴𝒊𝒓𝒂𝒄𝒍𝒆 𝒓𝒆𝒔𝒕𝒆 𝒖𝒏 𝒓𝒂𝒑𝒑𝒆𝒍𝒅𝒐𝒖𝒍𝒐𝒖𝒓𝒆𝒖𝒙, 𝒎𝒂𝒊𝒔 𝒂𝒖𝒔𝒔𝒊 𝒖𝒏𝒆 𝒔𝒐𝒖𝒓𝒄𝒆 𝒅𝒆 𝒅é𝒕𝒆𝒓𝒎𝒊𝒏𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒈𝒂𝒓𝒂𝒏𝒕𝒊𝒓 𝒍𝒂 𝒔û𝒓𝒆𝒕é 𝒅𝒆 𝒏𝒐𝒔 𝒆𝒂𝒖𝒙. 𝑮𝒓â𝒄𝒆 𝒂𝒖𝑪𝑶𝑺𝑺𝑴 𝒆𝒕 𝒂𝒖𝒙 𝒆𝒇𝒇𝒐𝒓𝒕𝒔 𝒄𝒐𝒏𝒄𝒆𝒓𝒕é𝒔 𝒅𝒆 𝒕𝒐𝒖𝒕𝒆𝒔 𝒍𝒆𝒔 𝒑𝒂𝒓𝒕𝒊𝒆𝒔, 𝒏𝒐𝒖𝒔 𝒇𝒆𝒓𝒐𝒏𝒔 𝒆𝒏 𝒔𝒐𝒓𝒕𝒆 𝒅𝒆 𝒑𝒓𝒐𝒕é𝒈𝒆𝒓𝒆𝒇𝒇𝒊𝒄𝒂𝒄𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒍𝒆𝒔 𝒗𝒊𝒆𝒔 𝒉𝒖𝒎𝒂𝒊𝒏𝒆𝒔».
L’Organisation maritime internationale (OMI) quant à elle, attribue ces risques à plusieurs facteurs : non-respect des normes de navigabilité, avec des navires vétustes souvent mal entretenus ; surcharge fréquente, conséquence d’un manque d’alternatives de transport fiables ; absence de systèmes de surveillance et de réponse rapide aux urgences maritimes et une coordination limitée entre les États pour les opérations de secours en mer.
Ce constat interpelle directement les organisations internationales telles que l’OMI, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et l’Association internationale de signalisation maritime (AISM). Un renforcement des dispositifs d’alerte précoce, des protocoles de réponse et des infrastructures de sauvetage s’impose pour réduire le nombre de victimes lors d’accidents en mer.
Pour endiguer ces défaisances, le ministre des Transports et de la Marine marchande, Jonathan Ignoumba, a initié une série de réformes qui renforceront la sécurité en mer. Cependant, pour qu’elles soient réellement efficaces, alertent els experts, « elles doivent s’inscrire dans une dynamique continentale et bénéficier du soutien des organismes internationaux ». Parmi les pistes évoquées, l’on cite entre autres, l’intégration du Gabon dans les programmes de surveillance maritime régionaux, comme le Centre interrégional de coordination de Yaoundé, qui lutte contre l’insécurité maritime dans le Golfe de Guinée ; le déploiement d’équipements de secours modernisés, notamment des balises de détresse et des canots de sauvetage conformes aux standards internationaux ; le renforcement des contrôles techniques sur les ferries et la mise en place d’une certification stricte pour les compagnies maritimes et l’amélioration de la formation des équipages aux procédures de gestion de crise et aux techniques de sauvetage avancées.
Autrement dit, un engagement soutenu et sans faille s’avère nécessaire pour éviter une nouvelle tragédie de cette envergure. En conclusion, « le drame du Ferry Esther Miracle doit servir de catalyseur pour une action concrète et durable. L’implication des Nations Unies, de l’Union Africaine et des bailleurs de fonds internationaux est essentielle pour accompagner le Gabon et les pays côtiers africains dans cette transformation », renseigne le ministère des Transports.

Avec MNO