Le 4 juin 2025, en conseil des ministres le Gabon a annoncé, le 4 juin en conseil des ministres, vouloir revoir ses accords de pêche avec l’Union européenne, les considérant que les recettes ne compensent pas la valeur des captures et la perte d’activité due à l’absence de transformation locale.
L’accord de partenariat de pêche durable (APPD) entre l’Union Européenne et le Gabon, renouvelé en 2021 pour une durée de cinq ans pour permettre aux navires européens d’exercer la pêche dans les eaux gabonaises, ne saurait être reconduit en l’état , a indiqué la porte-parole du gouvernement Laurence Ndong, citant une directive présidentielle.
Brice Clotaire Oligui Nguema a notamment relevé que les recettes issues de cet accord ne compensent ni la valeur réelle des captures, ni les coûts assumés par l’État en matière de surveillance et de contrôle, ni les pertes de valeur ajoutée dues à l’absence de transformation locale, détaille le compte rendu.
Il a également dénoncé la faiblesse des investissements consentis par les partenaires au titre du développement local, de l’emploi ou du renforcement des capacités nationales, ainsi que les risques accrus de surexploitation des ressources halieutiques, en l’absence de mécanismes partagés de transparence et de suivi scientifique.
Créer une filière thonière nationale
Le Conseil des ministres a également adopté un projet de loi portant sur la création de fonds stratégiques destinés à financer les secteurs clés de l’économie gabonaise : agriculture, énergie et eau, habitat, infrastructures ainsi que pêche et aquaculture.
Selon le Conseil des ministres, cela pourrait inclure des zones de débarquement modernes, entrepôts frigorifiques, unités de transformation industrielle, chantiers navals. La mise en œuvre rapide et effective, d’une véritable filière thonière nationale est notamment retenue par le président Brice Oligui Nguema comme objectif stratégique prioritaire pour créer des emplois, de la valeur ajoutée et de la souveraineté.
Initialement signé en 2007, l’accord de partenariat de pêche durable a été renouvelé à plusieurs reprises jusqu’en 2021 pour une durée de cinq ans et une valeur globale estimée à environ 17 milliards de francs CFA ( 26 millions d’euros), selon le ministère des Affaires étrangères gabonais.