Le fait de compter sur le soutien financier international pour produire des informations essentielles pour et sur l’Afrique entrave le développement statistique, a-t-il déclaré aux délégués participant au segment des experts de la Conférence des ministres de la CEA de 2025. « Nous avons besoin d’un financement durable des systèmes de données pour garantir que nous nous attaquons aux bons problèmes », a-t-il déclaré.
Illoudo a souligné l’importance de la gouvernance des données et des statistiques de qualité pour favoriser l’élaboration de politiques éclairées et fondées sur des preuves, un élément qui est actuellement menacé en raison d’un manque de capacités. « Les méthodes statistiques obsolètes ne reflètent souvent pas les réalités africaines », a-t-il indiqué, ce qui conduit à la production de données qui peuvent ne pas représenter avec précision les conditions locales.
La grande question pour l’avenir de l’écosystème statistique est de savoir comment les agences statistiques africaines peuvent utiliser l’intelligence artificielle et les nouvelles sources de données pour répondre aux nouvelles priorités des agences de développement nationales, régionales et internationales.
La question des normes est également cruciale, a-t-il déclaré, et elle devrait être présente à tous les niveaux de gouvernance afin d’assurer la coordination entre les systèmes mondiaux et régionaux. Il a également souligné la nécessité d’accorder la priorité à un meilleur accès à des statistiques de qualité et à un financement durable des systèmes de données pour l’écosystème statistique en Afrique.
M. Ilboudo a recommandé de tirer parti de l’innovation technologique pour transformer les systèmes statistiques nationaux ; d’aligner les stratégies statistiques nationales sur les plans de développement nationaux et les processus budgétaires ; et de mobiliser les ressources nationales pour soutenir la transformation et la modernisation des systèmes nationaux dans un contexte de déclin des sources internationales de financement.
À propos de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique
Créée en 1958 par le Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies (ONU), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) est l’une des cinq commissions régionales de l’ONU. Son mandat est de promouvoir le développement économique et social de ses États membres, de favoriser l’intégration intrarégionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement de l’Afrique. Composée de 54 États membres, la CEA joue un double rôle : celle d’organe régional de l’ONU et celle d’élément clé du paysage institutionnel africain.