C’est une véritable aubaine pour l’Etat du Cameroun. En effet, la visite d’une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Cemile Sancak, chef de mission pour le Cameroun, effectuée à Yaoundé du 3 au 16 octobre 2024 a connu un heureux dénouement. L’agenda de cette mission portait sur des discussions sur des progrès des réformes et des priorités politiques des autorités dans le cadre de la septième revue de leur programme économique quadriennal, soutenu par les accords de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEC), et de la deuxième revue de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FSR).
La déclaration publiée au terme de cette mission, https://www.imf.org/en/News/Articles/2025/01/30/pr25022-cameroon-imf-reaches-sla-second-review-rsf-seventh-reviews-ecf-eff préconise un certain nombre de réformes pour une amélioration du cadre macroéconomique, mas également en vue d’atteindre les objectifs de la Stratégie nationale de développement (SND30).
En effet, le FMI et les autorités camerounaises sont parvenus à un accord au niveau des services du FMI sur la septième revue des accords FEC/FEC, ainsi que sur la deuxième revue de l’accord FSR. L’accord est soumis à l’approbation du Conseil d’administration du FMI. L’achèvement des revues permettrait le décaissement au titre des accords FEC-FEC de 55,2 millions de DTS (73,0 millions de dollars) et le décaissement au titre de l’accord FSR de 34,5 millions de DTS (45,6 millions de dollars).
La reprise économique se poursuit au Cameroun, mais la croissance reste modérée. En 2023, l’économie a progressé de 3,2 % et devrait s’accélérer pour atteindre 3,9 % en 2024. L’inflation a encore diminué ; l’inflation moyenne sur douze mois s’est établie à 4,6 % en novembre 2024, contre 7,5 % l’année dernière.
Les perspectives budgétaires globalement positives
L’objectif de déficit primaire hors pétrole reste de 2 % du PIB, contre 2,5 % du PIB l’an dernier (et 3,9 % du PIB en 2022). Au cours du premier semestre 2024, les recettes hors pétrole ont progressé de 5 %, grâce à une bonne performance des impôts sur les sociétés et des impôts indirects. Les dépenses inférieures aux prévisions sont dues à des retards dans les projets d’investissement, un défi récurrent qui pèse sur les perspectives de croissance. Dans l’ensemble, Le FMI note que les perspectives seront globalement positives, mais à condition que la mise en œuvre des réformes se poursuive et que les conditions extérieures soient favorables.
Des prévisions de croissance de 4 % en 2024
Les prévisions de croissance restent inchangées à environ 4 % en 2024, augmentant progressivement à environ 4,5 % à moyen terme. L’inflation devrait baisser à 4,4 % d’ici la fin de 2024 et atteindre progressivement le critère de convergence de la CEMAC de 3 % d’ici 2026.
Le budget 2025 a été adopté par le Parlement en décembre et est conforme aux objectifs fixés dans le cadre du programme soutenu par le FMI du Cameroun et ancrant la politique budgétaire sur les élections présidentielles plus tard en 2025. Un objectif clé reste de générer un espace pour l’investissement productif et social et de faire progresser les réformes anti-corruption.
Des retards dans la mise en œuvre du programme de réformes structurelles
Pour atteindre les objectifs ambitieux de la stratégie nationale de développement (SND30), les autorités sont encouragées à mener à bien les mesures importantes prévues dans le programme concernant la gouvernance du secteur des industries extractives, le climat des affaires, la réforme des entreprises publiques et la gestion des finances publiques. Plus précisément, la mission a exhorté les autorités à faire avancer les travaux en suspens depuis longtemps sur le plan de restructuration de la SONARA et à réviser la loi de 2013 pour rationaliser les incitations à l’investissement.
Des efforts pour améliorer le cadre de la politique climatique
Dans le cadre du Cadre de réforme climatique, le Cameroun a intensifié ses efforts pour améliorer le cadre de la politique climatique. Les travaux progressent sur la mesure de réforme visant à établir des lignes directrices pour l’évaluation des projets d’investissement en tenant compte des changements climatiques, à améliorer la préparation aux catastrophes en révisant la loi sur la protection civile et en actualisant le mandat de l’Observatoire national des risques. Le FMI et d’autres partenaires au développement fournissent une assistance technique pour un plan national sur le climat, une stratégie nationale de financement des risques de catastrophe et le renforcement de la gouvernance et de la durabilité du secteur forestier.
Pour rappel, ces accords FEC/MEC qui viennent d’aboutir ont été approuvés par le Conseil d’administration du FMI pour un montant total de 483 millions de DTS (689,5 millions de dollars) en juillet 2021. Une prolongation de ces accords de 12 mois a été approuvée en décembre 2023 pour laisser plus de temps pour mettre en œuvre les politiques et les réformes, et l’accès a été augmenté de 110,4 millions de DTS (147,6 millions de dollars). Le RSF de 18 mois a été approuvé par le Conseil d’administration en janvier 2024 pour un montant de 138 millions de DTS (183,4 millions de dollars US).