Du 1er au 4 juillet 2024, Malabo abrite une retraite en vue d’identifier les domaines de coopération essentiels à la mise en œuvre du Plan directeur d’industrialisation et de diversification économique en Afrique centrale (PDIDE AC) et de la stratégie régionale de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
L’objectif global de la Retraite, renseigne le communiqué y relatif, « est de renforcer les bases d’un cadre de partenariat et de collaboration multiforme entre la CEA, la CEMAC et leurs pays membres, afin de contribuer à l’opérationnalisation du Consensus de Douala, qui vise la diversification économique et l’industrialisation de l’Afrique centrale ».
Faut-il le rappeler, le Consensus de Douala répondait à l’appel des chefs d’État de la CEMAC lors du sommet extraordinaire de novembre 2017 à Yaoundé. Il a été adopté le 29 septembre 2017, à l’issue de la 33e session du Comité intergouvernemental d’experts (CIE) d’Afrique centrale portant sur le processus d’accélération de la diversification économique à travers l’industrialisation. Il visait la promotion d’un cadre macroéconomique favorable basé sur des politiques publiques actives et contra-cycliques, stimulant l’esprit d’entreprise, l’innovation et la compétitivité.
Dans ce cadre, pour sortir du cercle vicieux au cercle vertueux, les participants ont préconisé de mettre un accent particulier sur : la promotion du label « Made in Central Africa » ; la mise en place de zones industrielles et de pôles de croissance, l’accélération de la mise en œuvre de l’Initiative « Stimuler le commerce intra africain (BIAT) » ; l’appui au développement des chaînes de valeur nationales, sous régionales, régionales et internationales ainsi que le soutien aux industries naissantes.
Au cours de ce conclave de Malabo, le développement des ZES et les défis de la qualité des infrastructures occuperont une place importante dans les échanges entre la CEA et la CEMAC. Il sera précédé d’une série de consultations techniques visant à identifier les attentes de la direction générale et des services de la Commission de la CEMAC.
Cette rencontre devrait donc permettre à la sous-région de tirer pleinement parti de la ZLECAf. Car, près d’un an après le début de la phase opérationnelle de la ZLECA, la participation de la CEMAC en termes d’exportations est la plus faible du continent.
Dans la sous-région, le commerce intra-régional reste faible. Avant la survenue de la pandémie de COVID19, il était évalué à 2,8% au sein de la CEMAC. Avec l’avènement de la ZLECAf, l’Afrique centrale doit accélérer son tissu productif pour proposer des produits industriels en quantité et en qualité afin de tirer profit de cette vaste opportunité.
Pour inverser cette tendance, la CEA s’y active à renforcer les capacités de la sous-région. Dans ce cadre, elle a doté la sous-région d’une stratégie sous-régionale ZLECAf. « Mais nous pensons qu’il faut lier la stratégie industrielle à la stratégie commerciale. C’est dans cet ordre d’idée que nous avons aidé le Tchad à développer une stratégie d’exportation de la viande bovine vers le Gabon et la Guinée Equatoriale. Bien plus, nous appuyons la CEMAC sur l’infrastructure qualité et les chaines de valeur de la stratégie d’import-substitution (cuir, bois, riz, viande, poisson). Sans infrastructure qualité, les produits ne pourront pas circuler en Afrique malgré l’ouverture du marché », reconnait Jean-Luc Mastaki.
Qui souligne également que « Depuis 2021, les communications transfrontalières des ressortissants de la CEMAC se font aujourd’hui à un coût réduit. C’est du fait de la suppression des frais d’itinérance (roaming) que la CEA a soutenue par une étude. C’est également une mesure incitative à la libre circulation des personnes. C’est avec beaucoup d’intérêt que nous nous rendrons à Malabo, mes collègues et moi, afin d’intensifier pour matérialiser nos actions prioritaire communes visant à faire de l’industrialisation et de la diversification économique une réalité dans notre belle sous-région ».