L’Etat gabonais va une fois de plus, recourir au marché des titres publics de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC) pour financer son économie. La cérémonie de présentation de la stratégie annuelle d’émission de ces valeurs du Trésor pour l’année en cours, a été présidée par le ministre des Comptes publics, Charles Mba, ce 25 mars 2024 à Libreville, en présence des directeurs généraux du Trésor et de la Dette.
L’objectif visé par cette campagne est de mobiliser, à terme, des financements importants pour la réalisation des projets contenus dans le Plan national de développement pour la transition (PNDT). L’initiative visait plusieurs enjeux dont le principal consiste à renforcer la confiance des investisseurs envers les titres émis par le Gabon.
Raison pour laquelle, le ministre Charles M’BA a réitéré l’engagement et la ferme volonté des plus hautes autorités, en tête desquelles, le président de la Transition, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema pris dès le début de la transition, de maintenir et de respecter les principes de transparence et de bonne gouvernance.
Ainsi, pour l’année 2024, c’est une somme globale de 854 milliards de FCFA que le Gabon compte mobiliser contre 794,5 milliards FCFA projetés en 2023. Ces 854 milliards de FCFA sont répartis entre les BTA, d’un montant de 424 milliards de FCFA avec une maturité de 13, 26 et 52 semaines, entièrement dédiés à la gestion active de la trésorerie. Tandis que les OTA vont représenter un montant global de 430 milliards de FCFA, comprenant une gamme d’instruments allant de trois à dix ans, avec des taux d’intérêt compétitifs. Pour l’Etat gabonais, cette diversification vise à attirer un large éventail d’investisseurs et à garantir une gestion efficace de la dette publique.
Et pour atteindre cet objectif, le Gabon compte sur l’ensemble de ses SVT et les investisseurs a déclaré le ministre Charles M’BA. Avant d’indiquer que «Ces montants sont en ligne avec ce que notre pays fait depuis une dizaine d’année. Malgré la gouvernance calamiteuse du régime précédent, en 10 ans, le Gabon n’a jamais été pris en défaut de paiement. Le gouvernement de la Transition sous le CTRI a décidé de faire dans la transparence et la bonne gouvernance. C’est autant d’éléments de confiance qui nous permettent de garantir notre signature ».
Il convient également de souligner que cette campagne de promotion vient renforcer les fondements d’une économie robuste et transparente dans la sous-région. Et qu’elle se poursuivra à Douala et Brazzaville les 28 et 30 mars prochain, avec pour objectif d’informer les agents économiques sur les différentes opportunités qu’offre le marché des valeurs du trésor. Cela, en les incitant à constituer plus d’épargne tout en améliorant leur mobilisation sur le marché des capitaux de la CEMAC.
Le ministre Charles MBA a également souligné les priorités du gouvernement en matière de dépenses. Il a ainsi mis en avant, l’investissement dans les infrastructures et le soutien à la solidarité sociale pour améliorer les conditions de vie des Gabonais. Cette approche, combinée à un engagement indéfectible envers la transparence et la bonne gouvernance, indique-t-on, renforce la confiance des investisseurs et garantit la stabilité économique du Gabon.
A l’occasion, le directeur général de la Dette, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi est revenu sur l’encours très favorable actuel de la dette du pays. « Avec un poids de sa dette publique à 54%, le Gabon demeure encore très en-deca des 70% fixés par les règles de bonne gouvernance de la CEMAC ».
Et d’ajouter, «à l’horizon 2030, le pays serait plutôt sur un train de 30 à 34% permettant de se focaliser sur les investissements et les actions de solidarités nationales ». Selon lui, dans un environnement où la confiance est essentielle, le Gabon affirme sa position en tant que partenaire financier fiable et solide, prêt à saisir les opportunités de croissance et de développement dans la sous-région Afrique centrale.
Pour la bonne gouverne, c’est en mai 2013 que le Gabon a fait son entrée dans le marché des titres publics de la BEAC, lancé en 2011. Ce marché des titres publics régional constitue un cadre alternatif aux Etats permettant de mobiliser des ressources pour la couverture de leurs besoins de financement. Il repose sur le mécanisme d’émission des titres publics selon lequel, les adjudications des valeurs du Trésor s’effectuent par voie d’appel d’offres, organisées par la Direction nationale de la BEAC du pays émetteur.