L’histoire du Gabon, en matière de production pétrolière continue de s’écrire avec de belles lettres. Depuis le mois de novembre 2023, la production est dans de bons tuyaux. Sur la période, elle a atteint son plus haut niveau depuis mars 2020. Soit 218 000 b/j en novembre contre 217 000 b/j en octobre 2023. Ce qui représentait une hausse significative par rapport aux 186 000 b/j produits au cours du premier mois de 2023.
En effet, la production pétrolière a été en moyenne de 205 000 b/j sur la période janvier-novembre 2023. En clair, la production moyenne en 2023 a dépassé 207 000 b/j, soit une hausse notable de 5,6% par rapport à la moyenne de 2022 de 196 000 b/j.
De toute évidence, la production pétrolière du pays n’a pas été affectée par le récent coup d’État. Au contraire, elle a connu une forte hausse depuis cet événement. En décembre, elle a également atteint son plus haut niveau depuis mars 2020 avec 226 000 b/j, contre 218 000 b/j en novembre. Ce qui représentait une augmentation de 3,7 % m/m et un taux de croissance annuel significatif de 17,1 % a/a. Cette tendance s’est poursuivie au mois de mars de l’année en cours. Le pays a atteint son niveau de production le plus élevé depuis quatre ans.
A en croire les dernières données de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) repris par Oxford Economics, l’un leader en matière de prévisions économiques mondiales et d’analyse économétrique, les estimations indiquent une hausse de la production à 230 000 b/j contre 215 000 b/j en février.
Selon l’Opep, « Cette performance représente une augmentation de 7,0% m/m et un taux de croissance annuel significatif de 16,8% ». En outre, «Cette hausse de la production, combinée à la hausse des prix du pétrole depuis le début de l’année, devrait être une aubaine pour l’économie gabonaise », renseigne l’instance pétrolière.
Il convient de noter que dans le cadre des accords Opep+ en 2022 et 2023, le Gabon s’est engagé à réduire sa production pétrolière en réponse à la baisse des prix du pétrole à l’époque. Cependant, une analyse des données sur la production pétrolière du Gabon depuis 2022 suggère que le pays n’adhère peut-être pas strictement aux réductions de production convenues. Car, la production a principalement augmenté depuis la fin de 2022. Le Gabon et l’Irak sont les principaux membres de l’Opep qui ont produit plus que prévu au regard de leurs quotas au premier trimestre de cette année.
Au mois de mars, l’Opep+ a annoncé qu’elle prolongerait de trois mois supplémentaires ses réductions de production pétrolière. Les réductions devaient expirer début avril mais ont été repoussées à début juillet. La demande de pétrole reste relativement faible et l’augmentation des quotas d’offre par les pays de l’Opep+ pèserait probablement sur les prix. Par conséquent, les prévisions actuelles indiquent une baisse des prix du pétrole au second semestre de cette année, avec un prix moyen de 80 $ le baril attendu pour 2024.
Faut-il le rappeler, le pétrole joue un rôle crucial dans l’économie gabonaise. Il contribue à hauteur de 80 % aux exportations, à 60 % des recettes fiscales et à 45 % du PIB. Il existe cependant des risques. Car, le nouveau gouvernement s’efforce d’obtenir une implication plus directe de l’État dans ce secteur. En témoigne le fait que la société publique Gabon Oil Company a utilisé des droits de préemption pour acquérir Assala Energy, le deuxième plus grand producteur de pétrole du Gabon, pour une valeur de 1,3 milliard de dollars.
Les observateurs avertis alertent cependant qu’une implication accrue de l’État, pourrait potentiellement entraîner un sous-investissement et limiter le potentiel de production. Et qu’en outre, l’obtention de financements et le manque de compétences techniques constituent des préoccupations supplémentaires.