Le gouvernement gabonais pose les bases d’un Etat crédible et solvable. Cette ambition est accompagnée, depuis quelques temps, d’un vaste processus de réformes des finances publiques. La dernière en date, concerne la réinstauration de la journée comptable quelques jours après seulement, le lancement de la plateforme Digitax-Gabon qui permet désormais aux contribuables d’effectuer les démarches fiscales de manière simplifiée et sécurisée en ligne. L’objectif in fine, étant d’améliorer la collecte des impôts et taxes, tout en garantissant une gestion fiscale optimale.
La journée comptable dans l’exécution des dépenses de l’État qui vient d’être réactivée vise plusieurs objectifs. Il s’agit de restaurer la crédibilité et la signature de l’Etat ainsi que la transparence budgétaire. Selon l’arrêté qui l’encadre, elle représente l’ensemble des ordonnances de paiement émises par l’administration, validées par les ordonnateurs au cours d’une période, centralisées à la Direction générale du budget et des finances publiques (DGCPT) et transmise au Trésor pour paiement.
Pour la bonne gouverne, « la journée comptable s’applique aux dépenses de biens et services, de transfert, et aux autres dépenses. Toutefois, les dépenses payables à vue, la dette, les dépenses de personnel et celles liées aux recettes affectées sont exclues du mécanisme de journée comptable », renseigne-t-on.
Dans le cadre de cette journée, « les ordonnances émises seront contenues dans la limite du plafond de trésorerie déterminé par le plan de trésorerie. A l’exception des Institutions constitutionnelles, les plafonds répartis par programme seront préalablement communiqués aux ordonnateurs ».
S’agissant de la mécanique mise œuvre, les journées comptables des dépenses de fonctionnement seront transmises les 5, 15 et 25 de chaque mois. Tandis que les journées comptables des dépenses d’investissement seront transmises le 25 de chaque mois. Toutefois, en cas de besoin, précise-t-on, des journées complémentaires pourraient faire l’objet de transmission au Trésor public. Mais en cas de week-end ou de jour férié, la transmission se fera le premier jour ouvrable suivant.
Pour une meilleure exécution, les Directions centrales des affaires financières (DCAF), les Unités de contrôle budgétaire (UCB) et les autres services compétents de ministère des Comptes publics s’assureront notamment de la régularité et de la conformité des dossiers, avant la constitution de la journée comptable.
Tandis que les délais de paiement des journées comptables sont de 30 jours maximum pour les dépenses de fonctionnement et de 45 jours maximum pour les dépenses d’investissement, après réception du bordereau par les services du Trésor Public.
Il s’agit, renseigne-t-on au ministère de Comptes publics, « d’une renaissance de la pratique comptable en matière de paiement des fournisseurs de l’Etat. Mais également d’un tournant essentiel pour l’avènement de la transparence budgétaire, de l’équité et la restauration de la crédibilité financière de l’Etat ».
Dans ce droit fil, la Direction générale de la comptabilité publique, (DGCPT) réitère son engagement à maintenir ces pratiques avec la plus grande rigueur. Il invite à cet effet, tous les acteurs à collaborer dans cette démarche de renouveau économique, marquant une ère de prospérité sous le signe de l’honneur et de la fidélité à la patrie.
Il faut tout de même dire que la restauration de cette journée procède de l’engagement pris par le chef de l’Etat, Brigade Brice Clotaire Olingui Nguema lors de la présentation des vœux du patronat en début d’année. A l’occasion, il s’était alors engagé à redorer le blason de l’Etat gabonais en matière de gestion financière, suite aux multiples récriminations formulées par ses hôtes ce jour. Ainsi, de nombreuses déviances étaient désormais érigées en règle par les responsables de l’administration financière au grand dam des usagers, faisant malheureusement ainsi le lit à toute forme de déviance et d’hétérodoxie financière.