Pour remettre la Marine marchande à flot, le Lieutenant-colonel Ludovic Edgar Moundunga, nouvellement promu à ses commandes, a initié un vaste chantier de réformes sous l’égide du ministre des Transports, de la Marine Marchande, Dieudonné Loïc Ndinga Moudouma. Entretien …
Conjonctures : Monsieur le Directeur Général, cela fait quelques mois que vous avez été porté à la tête de la Marine marchande, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs.
Lieutenant-colonel Ludovic Edgar Moundunga : Bonjour, je vous remercie d’être là ce matin. Je comprends que la presse s’intéresse de plus en plus au secteur maritime et je suis ravi de vous accueillir encore aujourd’hui. Je suis administrateur des affaires maritimes et portuaires, diplômé de l’école d’administration des affaires maritimes de Bordeaux. J’ai été récemment nommé Directeur général de la Marine marchande.
Je suis un pur produit de la maison Marine marchande. J’ai été tour à tour, chargé d’études du directeur général de la Marine Marchande. J’ai été conseillé juridique du ministre et conseiller juridique chargé de la Marine marchande et des affaires maritimes pendant plusieurs années. Aujourd’hui, je suis Directeur général de la Marine marchande, après avoir été chef de service national de la signalisation maritime.
Vous semblez bien maitriser cette institution. Alors, quel est son bulletin de santé?
De manière globale, il faut dire qu’il y a beaucoup de choses à faire. La Marine marchande a connu des situations qui n’ont pas permis sa stabilité voire, son développement de façon globale. J’en prends comme exemple, la situation actuelle de la Direction générale qui est logée au quatrième étage d’un immeuble Goenland, pour se retrouver au ‘’Carrefour SNI’’ et ensuite quelques mois après à Oloumi.
Donc actuellement, le siège de la Direction générale se trouve à Oloumi. C’est sur le plan structurel et sur le plan de l’organisation globale de la Direction générale, il faut dire qu’il y a énormément de choses à faire, quelle que soient en matière de mise en place des instruments avec lesquels l’Administration générale doit travailler, des instruments juridiques et des instruments opérationnels.
De manière évidente la tache semble ardue et immense. Raison pour laquelle, dès votre arrivée, vous avez initié une réforme profonde de l’institution. Où en êtes-vous ?
La Direction générale de la Marine marchande est complètement coupée du réseau mondial des renseignements et de la sécurité maritimes. Ce qui n’est pas reluisant. Pour ce faire, nous avons initié une profonde réforme qui est en cours au sein de cette institution. D’abord, avant ca, elle doit être décongestionnée pour optimiser son rendement.
En outre, quand on parle de réformes, cela nous amène à mettre en place un certain nombre d’instruments. Des instruments qui sont à la fois juridiques, techniques et opérationnels. Au titre des instruments juridiques, un travail doit être fait ou doit être poursuivi en ce qui concerne par exemple la ratification des conventions internationales, surtout celles les plus pertinentes.
Par exemple, celles qui concernent la sécurité maritime, la sécurité la sûreté des navires, des installations portuaires et des plateformes à mer, et les conventions qui concernent également la gestion de la sécurité à bord des navires au sein des compagnies.
Il faut dire qu’il y a eu toute une évolution depuis un certain nombre d’années. Il y a de nouvelles conventions qui ont été adoptées et qui renforcent en fait, les dispositifs de sécurité. Elles mettent aussi à la charge des administrations maritimes, et donc des États, un certain nombre de responsabilités nouvelles dans le domaine de la sécurité, de la sûreté et de la protection du milieu marin.
Donc, tous ces instruments internationaux doivent être intégrés dans le droit interne. Autrement dit, après la ratification des conventions internationales, il nous faut élaborer les textes qui nous permettent de fonctionner. Ce qu’il faut savoir c’est que, nous ne pouvons pas appliquer les conventions internationales telles qu’elles sont élaborées. Ce du fait que nous n’avons pas le même niveau de développement que les autres pays. Il faut donc les adapter au contexte. Ces principes sont décrits dans les conventions internationales, même si on peut trouver un certain nombre de détails.
Il faut également reconnaitre que les conventions internationales en elles-mêmes, prévoient déjà des dispositions pour que chaque Etat, puisse autant que faire se peut, intégrer les dispositions de la Convention juridique international dans son système juridique interne. Ce travail a bel et bien déjà commencé. D’ailleurs, un certain nombre de conventions ont déjà été ratifiées et certaines ont même fait l’objet d’instruments d’adhésion et pour lesquels, il faut prendre un certain nombre de dispositions. Voilà en gros, la première phase de cette réforme.
Quant à la deuxième phase, elle consiste à élaborer des textes qui soient conformes à ces conventions internationales. Ce travail a aussi bel et bien commencé. Nous avons déjà un certain nombre de textes élaborés. Au moment où nous parlons, nous avons un projet de décret qui définit les conditions de délivrance des titres et documents de sécurité des navires.
Il prévoit un certain nombre de dispositions et nous permet de nous conformer aux conventions relatives à la sécurité des navires. Nous avons également prévu, dans le cadre de la mise en place de ce texte, ou de l’adoption de ce texte, un certain nombre d’arrêtés qui viendront pour définir certaines dispositions du décret.
Cet arrêté prévoit par exemple, l’habilitation des agents, ou de certains agents de la Marine marchande, en qualité d’inspecteurs qualité du port ou d’inspecteurs qualité du pavillon. Ce qui permettra à ces agents d’avoir les prérogatives nécessaires pour monter à bord des navires et y effectuer les contrôles exigés.
Il prévoit également l’adoption d’autres arrêtés qui vont permettre aux agents de la Marine marchande de mieux encadrer un nombre d’activités, un certain nombre d’interventions de dispositions, dans le cadre des contrôles qui doivent être effectués, le réalisation des contrôles, les tâches à exécuter au moment des contrôles, ainsi que les responsabilités des inspecteurs, celles des administrateurs dans le cadre de ces tâches qu’ils doivent accomplir au quotidien, pour la sécurité des navires mais également pour la protection du milieu marin.
Parce que tous ces actes qui sont posés par la Marine marchande sont des actes préventifs. Car, ils permettent non seulement de protéger le navire, les gens, les personnes qui sont à bord du navire mais également l’environnement. Alors, ce dispositif relatif à la sécurité va être complété par un dispositif concernant la gestion de la sécurité à bord des navires ainsi qu’au sein des compagnies qui gèrent ces navires.
Un autre volet, c’est celui de la sûreté des navires, des installations portuaires et des plateformes en mer. C’est un élément de la sécurité globale de la navigation maritime et de la protection des navires, des personnels des navires, des ports par rapport aux actes, qui peuvent être perpétrés par des personnes qui venant d’ailleurs. Là encore, il va falloir mettre en place, des dispositions qui permettent d’encadrer le déroulement des contrôles de sûreté, des audits et des installations portuaires et de plateformes en mer.
L’adoption de ce texte devra nous permettre d’introduire dans le circuit d’adoption, un certain nombre d’arrêtés qui vont également définir, comme nous l’avons prévu pour ce qui est du texte sur les délivrances de titres. Ce texte prévoit également des mesures pour l’habilitation des personnels ou des catégories de personnes du diocèse de la direction générale de la Marine marchande en qualité d’auditeurs. Il nous faut donc pour cela, des personnes qui ont une qualification requise.
Voilà globalement déclinés, quelques dossiers en chantier que nous allons très rapidement présenter au gouvernement, avec l’appui du ministre des Transports qui nous a instruits d’élaborer ce dispositif le plus rapidement possible. Nous y travaillons ardemment pour que ces textes soient dans le circuit d’adoption au Secrétariat général du gouvernement et au Conseil d’Etat.
Merci