Cette mini-révolution infrastructurelle est élaborée sur la base des réalités politique, sociale et économique observées au lendemain du changement de l’environnement politique et institutionnel intervenu le 30 août 2023.
Il faut dire que l’accroissement des inégalités a accentué la précarité des populations les plus vulnérables. Cette fracture sociale se caractérise par une insuffisance des infrastructures de base, notamment sanitaires, routières,
scolaires, d’eau et d’électricité.
De même, les politiques de l’habitat et d’urbanisation mises en œuvre jusqu’à présent seraient peu adaptées pour répondre à la demande d’accès à des parcelles de terrain pour les gabonais. L’accumulation de ces différentes contraintes sociales nécessiterait une réponse efficace et efficiente à court, moyen et long terme en matière de construction des infrastructures de base sur toute l’étendue du territoire, malgré une conjoncture économique difficile.
Pour inverser cette tendance, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) qui a pris le pouvoir le 30 août 2023 en instituant un régime de Transition a élaboré un « Mémorandum sur la transition gabonaise ». Cet instrument qui expose sa vision et son programme économique et social, accorde une place de choix au programme d’investissements.
Hausse des dépenses d’investissements
Le cadrage macroéconomique annexé au projet de loi de finances 2024 fait état des crédits des dépenses consacrés à l’investissement pour l’année 2024, à hauteur de 594,98 milliards FCFA, soit 14,29% du budget de l’Etat. Ces crédits observeraient une hausse de près de 231,97 milliards FCFA, en comparaison avec le budget 2023.
Faut-il le rappeler, le Programme d’investissement public (PIP) 2024-2026 tient une place de choix dans le mémorandum sur la transition. En effet, il constitue l’outil de planification et de programmation de la politique d’investissement du gouvernement de transition à court et à moyen terme.
Ainsi, la sélection des projets devant intégrer le PIP 2024-2026 a tenu compte non seulement des priorités du CTRI, mais aussi de la maturité des projets, tout en veillant sur leur soutenabilité budgétaire.
Et pour une bonne exécution des projets, le Programme d’investissement public définit la démarche méthodologique utilisée pour la sélection des projets. Tout comme, il permet d’apprécier le budget d’investissement par grands comptes et par sources de financement, sans oublier de faire une analyse par fonction et par nature de projet.
Pour rappel, en 2024, la hausse du budget d’investissement va impacter 7 des 10 fonctions administratives. Celles qui présentent la plus grande marge de progression sont : celle du logement et équipement collectif qui connait une hausse de 204,68 milliards FCFA, soit 172,97% ; l’enseignement qui bénéficie d’une augmentation de 21,59 milliards FCFA, soit 81,29% ; le Défense avec une augmentation de 15,39 milliards FCFA, soit 114,26% ; les affaires économiques connaissent aussi une évolution de 7,39 milliards FCFA, soit 12,68%. La santé observe également une hausse de 2,79 milliards FCFA, soit 12,58% ; au même titre que l’ordre et la sécurité publique qui connaissent également une hausse de 2,14 milliards FCFA, soit une progression de 158,6%.
Toutefois, cette augmentation des dépenses d’investissement en 2024 est atténuée par une contraction des crédits de la fonction : « Service généraux des administrations publics » d’un montant de 21,36 milliards FCFA.
Le budget d’investissement sera également fonction de projets. A cet effet, les projets de développement absorbent 74,82% des ressources destinées au financement de l’investissement. Ces principaux projets de développement sont : la construction de la route Oyem-Medzeng (frontière Guinée Equatoriale,) pour 30,9 milliards FCFA ; la conception et réalisation de 2 fly-overs, de 4 passerelles piétonnes et du nouveau pont d’Ebel-Abanga pour 24 milliards FCFA.
A cela, s’ajoutent le Programme intégré pour l’alimentation en eau potable et l’assainissement de Libreville (PIEPAL), volet eau potable 15 milliards FCFA ; la construction du périphérique Cap-Owendo en passant par le PK27, y compris le tramway pour un montant de 12 milliards FCFA ; la réhabilitation des voiries dans les hu autres provinces pour 36 milliards FCFA ; le programme investissement secteur éducation pour 10 milliards FCFA; et enfin le projet d’aménagement des bassins versant, Terre Nouvelle pour 8 milliards FCFA.