Le Rapport économique sur l’Afrique 2024, intitulé « Investir dans une transition juste et durable en Afrique », a été lancé le 24 avril 2024 à Addis-Abeba en Ethiopie. Ledit rapport analyse les opportunités et les stratégies qui permettent à l’Afrique de construire un système économique juste et durable.
Pour que cela se concrétise, les pays africains ont besoin de plans et de stratégies de développement holistiques qui réorientent fondamentalement leurs systèmes de production, de consommation, de gouvernance, de technologie, de capital humain et financier.
Dans son allocution d’ouverture, le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), M. Claver Getete, a déclaré qu’une transition juste et durable qui garantit une croissance accélérée, inclusive et durable, ainsi qu’une diversification et une industrialisation verte aidera l’Afrique à réaliser son potentiel.
Lors de la présentation du rapport, la Directrice de la Division de la macroéconomie et de la gouvernance de la CEA, Mme Zuzana Schwidrowski, a souligné que l’Afrique dispose d’une fenêtre d’opportunité pour entreprendre une Transition juste et durable qui a un impact majeur et guidée par un récit et des besoins informés par l’Afrique.
Des facteurs tels que la jeunesse de la population, les terres arables, les ressources renouvelables, les énormes gisements de minéraux stratégiques et les avantages des technologies émergentes pour les retardataires permettent au continent de façonner la transition durable au niveau mondial.
Pour atteindre ses objectifs, cette Transition juste et durable doit refléter les spécificités de l’Afrique. Une Transition juste et durable qui réponde aux besoins de l’Afrique et agisse comme un système économique englobant la durabilité environnementale, l’atténuation sociale et l’industrialisation verte, doit être bien définie et comprise.
Compte tenu de cela, la réalisation de ladite transition en Afrique nécessite des changements fondamentaux au niveau des systèmes économiques (en particulier de production et de consommation), de gouvernance et de technologie. Ces changements doivent être motivés par une utilisation efficace des ressources naturelles, le développement d’infrastructures durables, une industrialisation à faible émission de carbone et des systèmes agroécologiques résilients.
En outre, le financement d’une une Transition juste et durable en Afrique est crucial pour garantir le développement inclusif d’économies résilientes à faibles émissions de carbone sans compromettre la prospérité. La transition en question nécessitera des ressources importantes pour financer les capitaux, l’innovation financière et les systèmes de protection sociale, et le continent devra catalyser des approches innovantes. L’architecture financière mondiale nécessite également un changement de paradigme.
Dans la poursuite de la Transition juste et durable, il est suggéré aux décideurs politiques africains d’adopter une vision et des stratégies tournées vers l’avenir qui maximisent les avantages que le continent tire des opportunités économiques et technologiques émergentes et d’utiliser les mécanismes continentaux.
Il est également recommandé aux pays africains d’élargir leur espace budgétaire en exploitant stratégiquement leurs ressources naturelles. Cela peut être réalisé en développant les minéraux stratégiques, en comptabilisant le capital national, en réduisant les Flux financiers illicites et en tirant parti du rôle stratégique du continent dans un paysage géopolitique en évolution.
Dans son intervention de clôture, la Secrétaire exécutive adjointe de la CEA, chargée du programme, Mme Hanan Morsy, a réaffirmé la volonté de la CEA d’aider les États membres dans leurs efforts de mise en œuvre d’une Transition juste et durable. « Compte tenu de l’ampleur du défi que représentent le changement climatique, ainsi que la montée des inégalités et de la pauvreté, il n’y a pas de temps à perdre. Il est grand temps d’agir ».
À propos de la CEA
Créée en 1958 par le Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies, la CEA est l’une des cinq commissions régionales de l’Institution et a pour mandat d’appuyer le développement économique et social de ses États membres, d’encourager l’intégration régionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement de l’Afrique.
Composée de 54 États membres, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) joue un double rôle en tant qu’organisme régional de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et en tant que partie intégrante du paysage institutionnel régional en Afrique.