Certes l’initiative du président de la transition dans son discours au Forum France-Gabon à inviter les investisseurs à venir au Gabon au profit de l’emploi des jeunes est louable. Mais la société civile suggère une approche plus réaliste et pragmatique. Elle sollicite du CTRI, une exigence d’un partenariat gagnant-gagnant avec les potentiels investisseurs.
Les questions relatives à l’emploi et de la lutte contre le chômage constituent un dossier sur lequel, le CTRI devra cravacher fort s’il veut réussir son pari. Les contours de ce nouveau deal, proposé au CTRI concernent le fait d’accorder la primeur de la gestion des entreprises au leadership étranger, censé favoriser les emplois extra-étatiques. « Autrement dit de donner plus de place au secteur privé puisque que la décadence budgétaire s’explique en partie par l’incapacité de l’Etat à y pouvoir être le premier actionnaire des grandes entreprises parapubliques ».
Elle va également plus loin en préconisant une révision de l’ensemble des contrats des entreprises actionnaires ou adjudicataires. Soit une reformulation des contrats de partenariat. Toujours sur ce secteur, la société civile suggère à l’Etat de « diversifier l’économie en promouvant les métiers dans plusieurs secteurs clés comme le tourisme pouvant générer des milliards de dollars, compte tenu du potentiel du pays qui dispose d’atouts sans commune mesure ; à l’instar des 13 parcs nationaux et de l’espace côtier, susceptible de bénéficier des projets structurants à forte attraction ».
L’autre grand chantier, explique la société civile, concerne la lutte contre la corruption au cœur de la gouvernance. Selon ces organisations non gouvernementales, « La corruption est un fléau emblématique qui explique l’état de délabrement et sous-développement du Gabon depuis plus de 56 ans, amplifiée par les 14 dernières années de la gouvernance chaotique du Président déchu Ali Bongo Ondimba ».
Pour juguler le mal, « la société civile souhaite urgemment d’agir en partenariat avec le Gouvernement et le CTRI pour venir à bout de ce fléau, avec l’assistance des organisations internationales spécialisées en matière de lutte contre la corruption ».
Les actions proposées portent entre autres sur : la réhabilitation de la stratégie nationale de lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux ; la mise en place le système national d’intégrité dans la gestion des affaires publiques ; la réalisation d’un audit immobilier pour lutter contre le blanchiment des capitaux et le produit du crime ; la diligence des enquêtes judiciaires à l’encontre des anciens dirigeants du pays, élargies aux responsables de la gestion des entreprises publiques et parapubliques sous le régime d’Ali Bongo Ondimba ; la mise en place un organe indépendant pour la restitution des avoirs, produit du crime ; la mise en place un tribunal indépendant anticorruption et l’engagement des poursuites judiciaires internationales contre les criminels financiers gabonais de l’ancien régime et leurs acolytes étrangers en vue de la détection et du rapatriement des avoirs, produit du crime, en vertu des articles 51 et 52 de la Convention des Nations-Unies contre la corruption.
Par ailleurs, « les secteurs de la pêche, du commerce, du transport, de l’agriculture dominés majoritairement par les étrangers, devraient connaitre de profondes mutations, au moyen de l’adoption des politiques de discrimination positive en faveur des nationaux ; appliquer donc les dispositions du code de la pêche interdisant aux étrangers de pêcher dans les eaux lagunaires, fluviales… ; encourager les jeunes gabonais aux métiers de l’orpaillage, tout en nationalisant ce secteur aujourd’hui victime des mafias étrangères ; organiser les orpailleurs gabonais en coopératives, dotées de statuts juridiques et de comptes bancaires et enfin de mettre en œuvre les mécanismes de soutien à la création des entreprises communautaires pour assurer les sous-traitances dans les différentes zones d’exploitation minière, pétrolière, gazière, forestière, agricole etc »