La situation économique du Gabon préoccupe au plus haut point. Cette préoccupation trouve son fondement sur le récent rapport du Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) relatif aux Consultations au titre de l’article IV avec le Gabon.
Parfaitement dans son élément, et comme on pouvait s’y attendre, le ROLBG, le CONASC et ASCORIM toutes des organisations de la société civile gabonaise ne sont pas restés indifférents face à cette situation. Laquelle les amène à revisiter le contexte socioéconomique ayant conduit à cette banqueroute du pays. Le doigt accusateur est évidement pointé vers le président déchu Ali BONGO ONDIMBA et sa « Young-Team » qui ont fait de la prévarication des caisses de l’Etat, leur sport favori.
Face à ce contexte peu reluisant, le CTRI qui veut bien relancer la machine économique est plongé dans un profond embarras. Du fait des déséquilibres budgétaires qui se sont considérablement aggravés au regard des importants déficits hors pétrole qui ont conduit à une accumulation rapide d’arriérées et par conséquent, porté la dette publique à 70, 5 % du PIB au-dessus du plafond de la CEMAC et pesé sur l’accumulation des réserves. Face à cette réalité, si ces risques ne sont pas rapidement corrigés, les déséquilibres budgétaires créeront de plus en plus des risques de viabilité pouvant déstabiliser les perspectives macroéconomiques du pays. Un passif tributaire de la gestion du régime déchu qui a fait détournements de deniers publics, un sport national.
Pour remédier à la situation, la Société civile préconise un certain nombre de réformes. Il s’agit entre autres de, « l’urgence d’une consolidation budgétaire qui interpelle à cet effet les autorités du CTRI, permettant de garantir la viabilité des finances publiques. Sinon, privilégier les politiques sociales répondant aux importantes attentes des besoins sociaux, serait une improbabilité quasi-totale en dépit de la volonté des autorités du CTRI ».
A ces dernières, « la consolidation de la politique de diversification de l’économie ; l’option pour des politiques contracycliques, la mise en œuvre des mécanismes de transparence et de redevabilité dans tous les secteurs, la mise en place des mécanismes solides et le renforcement des structures existantes de lutte contre la corruption par exemple au niveau du fisc, la mise en œuvre effective des exigences de la Norme ITIE 2023… »
Loin de s’arrêter, en si bon chemin, pour améliorer donc de façon significative la gouvernance économique du pays, la société civile propose : « l’amélioration du climat des affaires pour inciter les investissements directs étrangers, dans un environnement économique sain et attractif; la réforme du secteur extractif en lien avec l’initiative pour la transparence dans les industries extractives ( ITIE); les perspectives d’une exploitation graduée des minerais critiques et les minerais de transition, la consolidation des mécanismes de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et les flux financiers illicites ; la protection de l’environnement en tant que pays champion , le maintien et le renforcement des partenariats publics-privés dans le domaine agricole, forestier et le renforcement des emplois hors pétrole ; la lutte contre la pauvreté, l’accès au logement décent ».