Selon le World Investment Report 2024, les investissements directs étrangers (IDE) Report de la CNUCED (https://unctad.org/publication/world-investment-report-2024) mondiaux ont chuté de 2 % à 1 300 milliards de dollars en 2023, dans un contexte de ralentissement économique et de tensions géopolitiques croissantes.
S’agissant de l’Afrique, la valeur estimée des transactions internationales de financement de projets a diminué de 50 %, pour atteindre 64 milliards de dollars. Cela fait suite à une baisse de 20 % en 2022. Cependant, le continent a attiré une part croissante des mégaprojets mondiaux greenfield , six d’entre eux étant évalués à plus de 5 milliards de dollars.
Dans le cas spécifique de la Communauté économique et monétaire de les Etats de l’Afrique centrale (CEMAC), les IDE ont diminué de 17 %. Malgré une augmentation de 56 % du nombre de projets greenfield et une hausse de 119 % de leur valeur, la région a été affectée négativement par le ralentissement des financements de projets internationaux.
Les flux d’Investissements directs étrangers (IDE) français à destination de la zone se sont également inscrites dans cette tendance, mais dans une moindre mesure. Ils se élevés à 423 millions d’euros, en légère baisse par rapport aux 442 millions d’euros de 2022, dans un contexte de ralentissement général des flux d’IDE vers l’Afrique centrale, qui ont diminué de 5,9 milliards d’euros en 2023 contre 7,1 milliards d’euros l’année précédente, selon le World Investment.
Dans le paysage varié des flux d’IDE au sein de la CEMAC, le Cameroun émerge clairement comme le destinataire privilégié des investissements français avec des entrées s’élevant à 535 millions d’euros en 2023, en forte hausse par rapport à 55 millions d’euros enregistrés en 2022. Cette dynamique contraste avec celle des flux d’IDE globaux vers le Cameroun qui, d’après le CNUCED, ont fléchi de 14 %, s’établissant à 799 millions de dollars (1,7 % du PIB).
Le flux d’IDE français à destination du Gabon quant lui chute significativement, s’établissant à 159 M en 2023, contre 689 millions d’euros en 2022 (niveau le plus de la dernière décennie). Pour le Congo, il reste négatif passant de – 275 millions d’euros en 2022 à – 266 millions d’euros en 2023.
S’agissant de la RCA et du Tchad, les flux d’IDE français restent marginaux en 2023. Ils affichant des entrées respectivement de – 5 millions d’euros et nulles. En Guinée Equatoriale, aucune nouvelle entrée de flux d’IDE français n’a été enregistrée.
Hors CEMAC, après deux années en hausse, les flux d’IDE français à destination de la RDC observent une diminution en 2023 (- 17 millions d’euros contre 186 millions d’euros en 2022). Dans l’ensemble, le stock total d’IDE français en zone CEMAC s’établit à 5,6 milliards d’euros en 2023. Soit une baisse de 5 %, sur un an mais un niveau en hausse de 77 % par rapport à la moyenne quinquennale.