Dès sa prise de fonctions à la tête du ministère des Transports, de la Marine marchande et de la Logistique, en qualité de ministre d’État, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi avait annoncé une série de mesures entrant dans le cadre de sa feuille de route. Parmi celles-ci, figurait un diagnostic approfondi de la logistique et des ressources humaines, afin d’accompagner la transformation du secteur. Sa descente sur le terrain cette semaine, dans certaines sociétés publiques officiant dans le transport urbain y va certainement de cette vision.
En effet, le membre du gouvernement a effectué une visite d’inspection des entités sous tutelle du transport public afin d’évaluer la situation et proposer des solutions concrètes. Il s’agit notamment de : la Société gabonaise de transport (Sogatra), de Taxi Gab+ et de Trans’Urb. Résultats des courses, ces trois structures présentent toutes des fortunes diverses à défaut d’être confrontées à de soucis majeurs d’ordre structurel et conjoncturel.
La première, la Sogatra créée dans les années 90, traverse aujourd’hui une crise profonde, caractérisée par des difficultés financières et matérielles récurrentes. Face à ce diagnostic vital, le ministre d’État, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, a préconisé comme thérapie, une stratégie de redressement progressif, incluant la rénovation des installations et l’étude d’une fusion avec Trans’Urb. Avant d’évoquer la suppression de la gratuité des services pour assurer une meilleure viabilité financière.
Il convient de noter que pour la remise de ce grand malade sur pied, le gouvernement a récemment annoncé la finalisation d’un accord pour l’acquisition de 130 bus neufs, auprès du constructeur indien Tata Motors, afin de remplacer sa flotte vieillissante et obsolète. Selon la Direction générale, l’acquisition de ces bus symboliserait un pas important vers une modernisation durable et un transport public accessible et efficace pour les populations gabonaises. En matière de ressources humaines, la Sogatra fait également face à une surcharge persistante.
Au niveau de Taxi Gab+, un programme visant à moderniser le secteur du transport en commun et à créer des emplois pour les jeunes, lancé par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), avec l’objectif de transformer le secteur en un service de transport moderne, fiable et sécurisé et favorisant l’auto-emploi des Gabonais, tout n’est également pas au mieux. A cet effet, le ministre d’Etat a salué l’accompagnement des bénéficiaires et le travail des mécaniciens locaux. Face aux tensions liées aux remboursements de crédits, il a insisté sur l’importance du dialogue et de la concertation afin de garantir la pérennité du programme et préserver la paix sociale.
Quant à Trans’Urb, inaugurée en avril 2020, le parc automobile vétuste pose également un véritable défi aux autorités gouvernementales. L’entreprise subit également des critiques pour sa gestion et la qualité de son service, avec des grèves récurrentes du personnel. En réponse, le ministre d’État a reconnu les efforts déployés pour relancer l’activité, après l’attribution par le président de la République de 10 nouveaux bus Mercedes MCV 260. Non sans encourager la Direction générale à la remise en circulation de 64 véhicules et réaffirmer son engagement à mener une réforme structurelle. Cela, avec une gestion rigoureuse des ressources et une amélioration du service public.
Autrement dit, une dynamique forte semble enclenchée pour assurer un transport fiable et durable au Gabon. Et si les fruits parviennent à tenir la promesse des fleurs, ces différentes structures peuvent envisager le futur avec sérénité pour leur essor vers la facilité.