Entre la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et les Caisses des dépôts et consignations (CDC) du Cameroun et du Gabon, les rapports ne sont pas des plus cordiaux en ce moment. Les deux parties ne s’accordent pas sur une décision de la BEAC portant sur la supervision des activités des Caisses des dépôts et consignations (CDC).
Selon un communiqué de la Banque, le gouverneur Yvon Sana Bangui a présidé la troisième réunion du Groupe de Travail chargé de formuler des propositions consensuelles pour la supervision des activités des Caisses des dépôts et consignations (CDC) et la gestion des avoirs en déshérence dans la CEMAC, le 15 avril dernier. Cette rencontre faisait suite à celles du 09 décembre 2024 et du 12 février 2025.
Elle avait pour objectif, d’examiner les options d’encadrement des activités des CDC et les aspects opérationnels de la gestion des avoirs en déshérence dans la CEMAC, en lien avec les deux avant-projets de texte révisés, élaborés par le Secrétariat général de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC).
Selon la BEAC, les échanges ont été fructueux et constructifs dans l’ensemble. Un consensus s’est même dégagé sur la pertinence et la qualité de l’avant-projet de texte relatif à la gestion des comptes inactifs et des avoirs en déshérence.
Tandis qu’au détriment de la majorité, les deux CDC (Cameroun et Gabon) en activité, se sont dites opposées à celui relatif à la supervision totale de leurs activités par la COBAC, privilégiant une supervision partielle, limitée à leurs activités bancaires. Les versions révisées de ces documents, intégrant les ultimes propositions des membres, seront finalisées et présentées aux différentes instances communautaires compétentes de la CEMAC pour décision.
Pour la bonne gouverne, au Gabon, la Caisse des Dépôts et Consignations a été créée sous la forme d’un établissement public à caractère industriel et commercial. C’est une institution financière publique investie des missions d’intérêt général en appui des politiques publiques conduites par l’État et les collectivités locales. Dotée de la personnalité juridique, elle jouit d’une autonomie administrative et de gestion financière. En matière de politique d’intérêt général, la Caisse des dépôts et consignations est investie des rôles spécifiques de gestion et de centralisation.
Afin de répondre aux attentes nationales, sa vocation première est de contribuer au développement économique national, mais aussi de mobiliser et de sécuriser le financement. De ces missions, découle l’obligation de transformer ses dépôts en emplois productifs et d’augmenter le produit de ses activités. De ce fait, ces exigences conduisent à son implication dans les métiers d’investisseurs et de prêteurs. Outre les activités bancaires et financières, l’un de ses modèles économiques est de disposer de ressources nécessaires afin de jouer efficacement son rôle d’investisseur à long terme et de soutien aux politiques publiques.