Face à la laborieuse bataille contre la vie chère, le Gabon a visiblement des armes à faire valoir. Les réformes initiées par le gouvernement permettent plus ou moins de regarnir le panier de la ménagère. En effet, l’inflation des prix à la consommation est resté figé 2,3 % sur un an au mois de décembre, répétant ainsi le même indice enregistré au mois de novembre, tout en égalant le chiffre le plus bas de l’année, renseigne Oxford Economics, l’une des références mondiale en matière de prévision et d’analyses quantitatives.
De manière spécifique, précise renseigne Oxford Economics, c’est la hausse des coûts du logement et de l’accueil qui a contribué à la pression sur les prix. Toutefois, cette évolution a été compensée par une baisse de l’inflation dans les secteurs de l’alimentation et des transports.
Les dernières données de l’Indice des prix à la consommation (IPC) révèlent que l’inflation est restée stable à 2,3 % sur un an en décembre, inchangé par rapport au mois précédent.
Ainsi, l’inflation globale du Gabon s’est établie en moyenne à 3,6 % en 2023, soit une moyenne inférieure à la moyenne de 4,2 % de 2022. Le chiffre d’inflation le plus élevé en 2023 était de 5,2 % sur un an en janvier et le chiffre le plus bas était de 2,3 % sur un an enregistré en novembre et décembre. Par conséquent, l’inflation a eu tendance baissière tout au long de 2023.
La hausse des prix dans les secteurs du logement et de l’hôtellerie a contribué à une hausse de l’inflation dans ces sous-indices respectifs en décembre. Quant à l’inflation du logement et des services publics (15 % du panier de l’IPC), elle a augmenté à 1,1 % sur un an, contre 0,5 % sur un an au mois de novembre.
L’inflation des restaurants et hôtels (6 % du panier de l’IPC) a augmenté à 1,2 % sur un an contre 1,0 % sur un an sur la même période. Parallèlement, la désinflation dans les secteurs de l’alimentation et des transports a contribué à faire baisser l’inflation dans les sous-indices concernés.
Le secteur de l’alimentation et des boissons non alcoolisées, qui représente 40 % du panier de l’IPC, a vu l’inflation passer de 4,1 % sur un an en novembre à 3,8 % sur un an en décembre. L’inflation des coûts de transport (8 % du panier de l’IPC) est tombée à 1,0 % sur un an en décembre, contre 2,1 % sur un an le mois précédent.
Il convient de souligner que l’environnement des prix à la consommation du Gabon a été relativement stable dans le passé, principalement en raison de son appartenance à la CEMAC et de l’ancrage du franc CFA à l’euro.
De 2019 à 2021, le taux d’inflation moyen de l’IPC au Gabon était de 1,6 % par an. Cependant, l’inflation a atteint 4,2 % en 2022 en raison de la flambée des coûts mondiaux de l’alimentation et de l’énergie.
Depuis qu’elle a atteint son pic en septembre 2022, l’inflation au Gabon suit une tendance à la baisse. En revanche, le Cameroun, la plus grande économie de la CEMAC, connaît toujours une inflation élevée. Par conséquent, nous prévoyons que la banque centrale régionale maintiendra son taux d’intérêt directeur jusqu’à la mi-2024.
Toutefois, les risques pesant sur les perspectives d’inflation et de taux d’intérêt sont orientés à la hausse en raison de la possibilité d’une escalade de la guerre entre Israël et le Hamas et des attaques des Houthis en mer Rouge, fait observer Oxford Economics.