Le Gabon revient de loin. D’après le diagnostic du Fonds monétaire international (FMI), en 2022 et 2023, les dépenses liées aux élections ont creusé le déficit non pétrolier qui est passé à deux chiffres en pourcentage du PIB hors pétrolier, et a été financé en partie par une accumulation substantielle d’arriérés.
En l’absence d’un ajustement budgétaire immédiat, les niveaux de déficit pour 2024-25 pourraient être difficiles à financer dans l’environnement financier mondial actuellement sous tension, et la dette publique continuerait à croitre.
Dans le même temps, la nécessité d’améliorer les conditions de vie de la population et de stimuler la croissance exigera une priorisation des besoins en matière de dépenses et une relance des efforts de mobilisation des recettes compte tenu des fortes contraintes budgétaires.
Ces arbitrages difficiles peuvent être atténués en mettant l’accent sur les investissements à fort impact et à faible risque qui éliminent les obstacles à la croissance, sur les dépenses sociales, et sur l’élargissement de l’assiette fiscale en s’attaquant aux exonérations et en intégrant les ressources sous-utilisées dans l’ensemble du secteur public.
Les autorités ont entamé des réformes visant à améliorer la gestion des finances publiques ; celles-ci seront essentielles pour renforcer la situation budgétaire.
La centralisation de toutes les ressources et de tous les paiements dans le Compte Unique du Trésor et une gestion prudente de la liquidité, la mise en place d’un cadre réglementaire pour la gouvernance et le contrôle des entreprises publiques, ainsi qu’une meilleure gestion des processus d’investissement public figurent parmi les réformes qui devraient aussi produire des effets importants. Certaines d’entre elles ont déjà été lancées.
Pour accélérer la diversification économique nécessaire à la croissance du revenu par habitant, les autorités sont conscientes que les efforts à faire devraient se concentrer sur l’élimination des principales contraintes pesant sur l’environnement des affaires en donnant la priorité aux dépenses d’infrastructures, en renforçant la gouvernance, en garantissant la prévisibilité de l’environnement fiscal et en payant les arriérés de l’État.