Le climat social au sein de la société Owendo Terminal Container (OCT) n’est pas des plus sereins en ces moments. Le courant est dans l’air entre la Direction générale et le SYLTRA-OCT. Face à ces tensions la Confédération syndicale du Gabon (Cosyga) s’est saisie du dossier afin de ramener la sérénité et la quiétude au sein de l’entreprise.
Seulement, grande est sa surprise de constater la tournure prise par les évènements, alors que les négociations en cours, entre les différentes parties sont en passe de désamorcer la crise. L’émissaire mandaté par la Cosyga, Firmin Etombandendji pour s’enquérir de la situation ne cache d’ailleurs pas son indignation. « L’acte posé en ce moment par ces agents qui décident de reprendre la grève alors que les responsables de leur syndicat sont en négociations est illégale et illégitime », fustige-t-il dans dans sa déclaration de circonstance.
Pire, il qualifie ce mouvement d’humeur de tous les maux. « C’est une grève sauvage qui cache visiblement un agenda et qui démontre la non-maitrise des règles élémentaires des droits des travailleurs, notamment celui de grève. Rien ne peut justifier cette grève, puisque je la qualifie de sauvage ».
Etombandendji s’interroge par ailleurs, quant à la gestion de cette situation par les autorités de la transition. « C’est surtout le silence de la hiérarchie qui a recommandé les négociations entre les diffé-rentes parties qui nous surprend. Car ces grévistes illégaux semblent défier le ministre des Transports, qui attend les conclusions de ces négociations. Le port d’Owendo reste la vitrine de notre pays. Il ne mérite pas ce spectacle » déplore-t-il.
D’innombrables incongruités
La démarche initiée par les grévistes présente de nombreuses irrégularités. D’abord du point de vue structurel. Alors que le ministre des Transports s’est personnellement rendu au port d’Ovendo dès l’entame du mouvement d’humeur, avant d’inviter les belligérants à de meilleurs sentiments. Ce qui a été fait sous l’égide du Directeur de la réglementation adjointe, procès-verbaux à l’appui. Malheureusement, les clauses n’ont pas été respectées.
«Pour revenir à la grève, il convient tout aussi de retenir qu’elle est réglementée. Il y’avait un préavis de grève. Il a été levé. Nous sommes allés aux négociations. Mais, du jour au lendemain, on ne peut pas s’élever et paralyser l’activité du port. Surtout, à la veille des fêtes de Noël, il y a des opérateurs économiques qui ont commandé leurs marchandises », fait observer M. Etombandendji.
Une posture que la Cosiga ne partage pas. « Nous disons que cette grève, la Cosiga, ni de près, ni de loin, n’est pas mêlée. Son syndicat, la SUP-OCT, nous avons bel et bien pris part à toutes les négociations qu’il y a eues. Nous avons apposé nos signatures. Nous ne pouvons pas les remettre en cause.», poursuit M. Etombandendji.
Avant d’ajouter, « Aujourd’hui, ceux qui sont et qui agitent le port de Vélo aujourd’hui, c’est le CILTRA. Un syndicat dépourvu de siège. A travers les réseaux sociaux, ils ont tenu une Assemblée générale, et là aussi, il faut voir, le quorum. Il y avait combien de personnes par rapport au personnel de l’entreprise. Donc, ce sont des choses que nos autorités doivent voir. La restauration des institutions passe aussi par-là. Un syndicat qui n’est pas majoritaire ne peut pas être l’interlocuteur de l’employeur ».
En un mot, réagit-il, « la grève actuelle est illégale. Parce que quoiqu’étant reconnue, une grève est réglementée. Lorsqu’on ne respecte pas le processus, elle donne un autre caractère. C’est-à-dire sauvage ».
Mélange de genre ?
Selon la Cosyca, « On ne peut pas comprendre qu’OCT qui est une société privée avec des capitaux étrangers puisse faire l’objet d’immixtions extérieures dans son fonctionnement. Du moment où elle respecte les droits de ses travailleurs. Car, c’est de cela qu’il s’agit », s’offusque Firmin Etombandendji.
« Alors, le problème de l’OCT, nous pensons qu’il y a une main invisible dans ça. Parce que, quand même, on ne peut pas venir régler un problème tout en indexant les dirigeants d’une entreprise. Cela plus normal », susurre -t-il.
Pour rappel, Owendo Container Terminal (OCT) est l’opérateur du terminal à conteneurs du port d’Owendo au Gabon. Acteur majeur de la chaîne logistique du pays, OCT emploie près de 300 Gabonais et développe une politique de sous-traitance qui génère près d’un millier d’emplois indirects.