Au Gabon, la filière forêt bois est actuellement au cœur de toutes les attentions. Forcement du fait de son importance en tant que secteur structurant de l’économie dans le giron hors pétrole, la filière forêt bois joue de manière indéniable, un rôle primordial dans le processus de relance économique et globalement de la diversification de l’économie gabonaise.
Dans le but de tirer meilleur parti de son énorme potentiel forestier, le gouvernement va lancer une étude sur la contribution du secteur dans les recettes budgétaires. Cette étude consistera : à déterminer la contribution des entreprises du secteur bois dans les recettes budgétaires de l’Etat ; déterminer l’évolution de l’activité et de la production du secteur bois.
Il s’agira également de caractériser les emplois et d’évaluer le nombre de travail créés ainsi que la masse salariale générée dans la filière bois et enfin, de concevoir une base de données accessible à distance, qui puisse être actualisée des données futures qui seront collectées et la formation des agents des directions générales, pour sa mise à jour. L’étude est censée débuter au mois de décembre 2023 pour s’achever en mars 2024.
Cette étude fait suite à celle rendue publique, le 20 juin 2023, et réalisée par le cabinet de comptabilité Ernst and Young et le cabinet de réalisation d’études socioéconomiques Mays Mouissi Consulting. Laquelle a mis en lumière, des avancées significatives du secteur et permis de mesurer l’impact dudit secteur sur le plan économique, fiscal et social de 2018 à 2022.
Sur ces quatre dernières années, a-t-elle par exemple révélé sur le plan économique, le chiffre d’affaires de l’exploitation forestière a progressé de 231% passant de 28 milliards de francs CFA à 93 milliards. Elle a également mentionné une progression du chiffre d’affaires de l’industrie forestière de 455 milliards de francs CFA (+292%), pour s’établir à 611 milliards francs CFA en 2022, et une forte progression de 525% entre 2014 et 2022, du chiffre d’affaires réalisé sur le segment placage.
Par ailleurs, la production de placage est passée de 197 189 m3 en 2010 à 589 181 m3 en 2022 (+191%). Entre 2018 et 2022, la production des usines de transformation de bois (UTB) installées dans la ZES de Nkok est passée de 135 710 m3, soit environ 35% de la production nationale de placage, à 360 775 m3, soit 61% de la production nationale. Une hausse de 166% en 5 ans.
Des facteurs qui ont permis au Gabon de se hisser en 2022, au 6e rang mondial des pays producteurs de feuilles de placage et au 1er rang en Afrique. Sur le plan fiscal, le secteur a permis aux impôts et à la douane gabonaise de recouvrir en 2022 un montant total de 36 884 millions de francs CFA contre 12,798 millions de francs CFA en 2018.
L’on note sur le plan social, une progression de 49%, du nombre d’emplois dans le secteur sur une période un peu plus large allant de 2010 à 2022. Une dynamique portée par l’industrie forestière dont le nombre d’emplois s’est accru de 117% en passant de 4 095 emplois en 2010 à 8 884 emplois en 2022.
L’enquête a enfin déduit la filière bois a fortement participé à l’amélioration de l’économie gabonaise au cours de la période sous-revue. Des acquis largement tributaires de la décision de 2010 prise par le président de la République, Ali Bongo d’interdire l’exportation du bois sous forme de grumes, indique-t-on.
Pour rappel, le Projet d’appui à la diversification de l’économie gabonaise (PADEG) met l’accent sur la création des conditions propice à l’amélioration du climat des investissements et la diversification de l’économie gabonaise à travers une meilleure promotion des investissements privés nationaux et étrangers. Il
Le projet s’attaquera ainsi aux contraintes qui représentent un frein pour la diversification et la compétitivité de l’économie Gabonaise. Il s’agit notamment des faiblesses au niveau du climat des investissements, de la faible compétitivité des PME-PMI gabonaises et du secteur de l’artisanat dans un contexte de libéralisation accrue de l’économie, du coût élevé des facteurs de production et l’absence d’une masse critique d’une main d’œuvre qualifiée.