A New York, le 20 septembre dernier, le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Claver Gatete, a souligné la nécessité pour la jeunesse africaine de jouer un rôle central dans la construction de l’avenir du continent. C’était à la faveur d’une réunion ayant pour thème, « Transformer l’Afrique avec des solutions axées sur la jeunesse ». A l’occasion, le fonctionnaire onusien a appelé à des efforts concertés pour libérer le potentiel de la jeunesse africaine en faveur d’une croissance durable.
Avant de poursuivre, « La jeunesse africaine ne représente pas seulement l’avenir ; elle est la force motrice actuelle de notre continent et elle doit jouer un rôle décisif dans la construction de notre avenir », a-t-il déclaré lors de ladite session organisée en amont du Sommet de l’avenir. Occasion pour lui également de souligner : « Alors que l’Afrique représentera 42 % de la population mondiale des jeunes d’ici 2030, le succès du continent et celui du monde est profondément lié aux contributions de sa jeunesse ».
Malgré ce dividende démographique, M. Gatete a reconnu les défis importants auxquels est confrontée la jeunesse africaine, notamment en matière d’accès aux opportunités d’emploi. Il a souligné des taux de chômage élevés, un système éducatif mal adapté aux besoins du marché du travail et un investissement insuffisant dans le développement des compétences. « La réalité est dure : la jeunesse africaine pourrait avoir du mal à atteindre son plein potentiel sans investissements urgents dans l’éducation, le développement des compétences et surtout les capacités numériques, », a-t-il prévenu.
Le pouvoir transformateur de la numérisation
Le message central de M. Gatete concernait le pouvoir transformateur de la numérisation. Il a souligné le potentiel de l’économie numérique de l’Afrique, qui devrait atteindre 75 milliards de dollars d’ici 2025, et a noté que l’Intelligence artificielle devrait contribuer à hauteur de 1 200 milliards de dollars au PIB de l’Afrique d’ici 2030. Toutefois, il a prévenu que débloquer ces opportunités nécessite des investissements importants. « Nous devons saisir les opportunités que présente le Pacte numérique mondial », a-t-il souligné, ajoutant le besoin urgent de réduire la fracture numérique en Afrique. Actuellement, seulement 37 % de la population du continent a accès à Internet, et cet écart touche de manière disproportionnée les femmes.
La ZLECAf, comme un moteur majeur de la croissance économique et de l’autonomisation des jeunes
M. Gatete a également souligné la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) comme un moteur majeur de la croissance économique et de l’autonomisation des jeunes. Il a mis en relief l’importance de tirer parti des avantages comparatifs de l’Afrique dans des secteurs tels que l’agriculture, l’industrie manufacturière et les services pour créer des chaînes de valeur régionales. « Nous ne saurions trop insister sur les opportunités sans précédent en matière d’intégration régionale, de numérisation et de développement des énergies vertes », a-t-il fait remarquer, désignant la ZLECAf comme un catalyseur de création d’emplois et de transformation économique.
Priorité aux formations scientifiques
Concernant l’éducation, il a exhorté les gouvernements et les décideurs politiques à donner la priorité aux investissements dans les Sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM) et dans la formation professionnelle. « Les investissements dans les STEM et l’EFTP ne sont pas négociables pour renforcer les capacités productives des jeunes et garantir la compétitivité de nos pays. », M. Gatete a déclaré que doter les jeunes des compétences appropriées est essentiel pour garantir leur épanouissement dans le marché actuel.
Tout en célébrant la résilience et l’innovation de la jeunesse africaine, il a averti que l’inaction pourrait saper leur potentiel. « Il serait impardonnable qu’ils soient lésés en raison des mesures que nous ne prenons pas aujourd’hui », a déclaré M. Gatete, qui a réitéré l’engagement de la CEA à soutenir la jeunesse africaine dans sa quête de progrès socio-économique. « Ensemble, nous pouvons construire un avenir où la jeunesse africaine mènera le continent vers un monde meilleur et plus équitable ». Alors que l’Afrique se prépare aux résultats du Sommet de l’avenir, les observations de M. Gatete constituent un appel clair à l’action : les jeunes africains doivent mener la charge, en favorisant l’innovation, la responsabilité et le progrès durable pour le continent et au-delà.
Avec la Section des communications de la CEA