En 2023, les exportations françaises de marchandises vers les pays de la CEMAC ont témoigné d’une hausse de 4% à 1701 millions d’euros. Elles poursuivent la reprise engagée depuis 2022, après avoir enregistré une baisse continue depuis 2012, accentuée entre 2014 et 2017 par la crise des matières premières.
Selon la direction générale du Trésor, cette tendance haussière est principalement portée par les ventes vers le Gabon (+10 % à 588 millions d’euros), le Congo (+11 % à 367 millions d’euros) et le Tchad (+47 % à 117 millions d’euros), et dans une moindre mesure par la Guinée équatoriale (+15 % à 26 millions d’euros).
Pour la première fois depuis 2018, les exportations vers le Cameroun ont diminué sur un an (-11 % à 574 millions d’euros) à l’instar des ventes à destination de la Centrafrique, qui baissent pour la troisième année consécutive (-4 % à 30 millions d’euros).
L’évolution des exportations vers les pays de la CEMAC est disparate selon les catégories de produits. Les secteurs ayant le plus contribué à la croissance globale des ventes françaises sont les équipements mécaniques, le matériel électrique, électronique et informatique (+14 %, représentant 27 % du total des exportations), suivis des produits des industries agroalimentaires (+16 % ; 22 % du total) et, dans une moindre mesure, des matériels de transport (+56 % ; 7 % du total). À l’inverse, les ventes de produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture ont subi une baisse significative (-49 %, représentant 6 % du total), retournant à leur niveau de long terme antérieur aux perturbations des chaînes d’approvisionnement causées par la guerre en Ukraine.
Concomitamment, les importations françaises depuis la CEMAC ont enregistré une baisse de 2 %, s’élevant à 1,9 milliard d’euros. Cette réduction résulte principalement d’une diminution de 3 % des achats d’hydrocarbures qui représentent le principal poste d’importations françaises avec environ 80 % du total, atteignant 1,5 milliard d’euros.
Cette tendance est associée à la fois à une diminution de la production des principaux pays producteurs de la zone et à un recul des cours pétroliers, par rapport à 2022, année de tous les records. Il convient de noter que les importations d’hydrocarbures présentent une volatilité significative, tant en volume qu’en valeur, illustrée par des fluctuations marquées : de 3,2 milliards d’euros en 2012 à 0,5 milliard d’euros en 2019.
Hors hydrocarbures, les importations de la France depuis la CEMAC, se sont établies à 398 millions d’euros (- 1,4 % par rapport à 2022) et proviennent majoritairement du Cameroun (60 % des importations hors hydrocarbures) et du Gabon (21 %), suivis du Congo (11 %), du Tchad (4 %), de la Guinée équatoriale (3 %) et de la RCA (2 %).
Ces achats français sont principalement composés de bois, papier et carton (142,5 millions d’euros; en légère baisse de 1 % sur un an) et de produits agricoles, sylvicoles de la pêche et de l’aquaculture (114,2 millions d’euros +5%)
Bien que la France enregistre pour la deuxième année consécutive un solde commercial déficitaire avec les pays de la CEMAC (-195 M EUR), celui-ci s’est résorbé par rapport à 2022 (301 millions d’euros). Cette tendance a été favorisée par l’amélioration des soldes commerciaux avec l’ensemble des pays de la zone et plus particulièrement grâce à l’amélioration de l’excédent avec le Gabon (+274 millions d’euros en 2023 contre +226 millions d’euros en 2022) et, dans une moindre mesure, à la résorption du déficit avec le Cameroun (- 344 millions d’euros en 2023, contre -364 millions d’euros en 2022).