La publication des Perspectives économiques en Afrique 2023 intervient à un moment où les pays africains sont confrontés à de multiples chocs, tels que les effets de la pandémie de Covid-19, les perturbations des chaînes d’approvisionnement exacerbées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le resserrement des conditions financières mondiales.
Ces chocs ont entraîné une réduction du taux de croissance réel du Produit intérieur brut (PIB) du continent de 4,8 % en 2021 à 3,8 % en 2022. Cependant, les économies africaines restent résilientes avec une croissance moyenne qui devrait se stabiliser à 4,1 % en 2023-2024.
Ces perspectives de croissance sont toutefois soumises à d’importants risques de dégradation dus, notamment à une croissance mondiale modérée qui pèse sur les exportations africaines, à la persistance de conditions financières mondiales tendues qui exacerbent les coûts du service de la dette, à des pertes et dommages importants dus aux événements climatiques extrêmes fréquents qui accentuent les pressions budgétaires, à l’invasion prolongée de l’Ukraine par la Russie qui a accru l’incertitude mondiale. A cela s’ajoutent d’autres perturbations persistantes des chaînes d’approvisionnement mondiales. D’autres facteurs incluent aussi des risques géopolitiques élevés en raison des élections nationales à venir dans certains pays.
S’agissent particulièrement de la région Afrique centrale, les perspectives de croissance restent globalement positives mais à de degrés divers. Seule la Guinée équatoriale peine à sortir du lot.
De manière spécifique, malgré une décélération de sa croissance, de 6,2 % en 2023 à 4,7 % en 2024, la République démocratique du Congo (RDC) devrait rester le pays le plus performant de la région grâce à la reprise de la consommation privée et de bonnes performances du secteur extractif, soutenues par l’augmentation des investissements miniers et les exportations
Au Congo, la consommation publique, associée à l’amélioration de la production de pétrole et de gaz naturel, devrait permettre une accélération de la croissance de 4 % en 2023 à 4,4 % en 2024.
En République centrafricaine, le taux de croissance devrait doubler, passant de 1 % en 2023 à 2 % en 2024, grâce à une hausse de la demande mondiale, au prix élevé du bois d’exportation et à l’amélioration de la sécurité.
De son côté, le Gabon sort progressivement du choc initial de l’impasse politique. La stabilisation de la situation politique est de nature à relancer l’intérêt pour la mise en service prévue de puits de pétrole, ce qui favoriserait la croissance qui pourrait atteindre 2,4 % en 2024 et 2,9 % en 2025.
A contrario, la récession économique en Guinée équatoriale devrait persister, avec une contraction de l’économie de 5,1 % en 2024 et de 3 % en 2025. Cette situation reflète le déficit de diversification économique du pays et les défis permanents liés à la baisse de la production pétrolière, dans un contexte de grave pénurie d’investissements dans de nouveaux projets visant à remplacer une production pétrolière en repli.
Les Performances et perspectives macroéconomiques de sont publiées chaque année aux premier et quatrième trimestres, ce rapport vient compléter le rapport phare de la Banque sur les Perspectives économiques en Afrique.
Le rapport Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique 2024 offre aux décideurs, aux investisseurs mondiaux, aux chercheurs et aux autres partenaires au développement, des évaluations actualisées et fondées sur des données probantes de la performance macroéconomique récente du continent et des perspectives à court et à moyen terme, dans un contexte d’évolution dynamique de l’économie mondiale pour la croissance et les indicateurs macroéconomiques clés.