Assainissement de finances publiques, meilleure exécution du budget de l’Etat, bancarisation des agents publics…, le ministre gabonais des Comptes publics, Charles M’Ba a décliné les grandes lignes de la politique du gouvernement en matière des finances publiques. C’était à la faveur d’un entretien accordé cette semaine, à nos confrères de Radio France internationale (RFI). (https://www.rfi.fr/fr/afrique/20231203-charles-m-ba-ministre-des-comptes-publics-au-gabon-nous-voulons-absolument-mettre-un-terme-%C3%A0-la-gabegie)
Finie donc l’euphorie suscitée par le coup de force du 30 août dernier ayant entrainé la chute du régime d’Ali Bongo Ondimba. Place désormais à l’action. Parmi les différents chantiers qui attendent le nouveau régime de Libreville, figure en bonne place, celui relatif à la gouvernance financière.
Evidement cette réforme, à l’instar de plusieurs autres est loin d’être sinécure. Son étendue vient d’être déclinée par le ministre des Comptes publics, Charles M’Ba. Trois mois après le renversement d’Ali Bongo Ondimba, le membre du gouvernement présente ses premières mesures pour rétablir une bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques de l’État. Il évoque aussi les relations de son pays avec ses partenaires techniques et financiers.
Selon lui, le microcosme économique était intenable au moment de sa prise de fonctions. « J’ai trouvé une situation qui a justifié l’intervention du comité pour la Transition et la Restauration des institutions », indique-t-il. Avant de préciser que « La dette a explosé et atteint 57 % du PIB sans que rien ait été concrètement fait sur le terrain. Il manque toujours autant de routes, d’hôpitaux, autant d’écoles. Et les choses ne sont pas meilleures pour ce qui concerne les comptes publics où l’unité de la caisse de l’État a explosé, où on a créé des nébuleuses financières, etc. Ce n’est pas une situation particulièrement saine ».
La thérapie prescrite par Charles M’Ba se veut tout simplement réaliste, prospective et scientifiquement assortie à la pathologie. « Nous voulons absolument mettre un terme à la gabegie, au désordre, à l’inconséquence, à l’accaparement des biens de l’État. Nous sommes en rupture avec le gouvernement précédent », a-t-il ajouté.
De manière spécifique, l’objectif visé par le gouvernement est d’assainir les finances publiques, de réorganiser une bonne préparation budgétaire et surtout une meilleure exécution du budget. Par exemple, « essayer de restreindre ce que l’on appelle chez nous le hors budget. Il est également inadmissible que l’État paye entre 25 et 30 milliards de francs de loyer pour loger des fonctionnaires et leur permettre de travailler. Il s’agit de restaurer nos institutions, faire qu’elles soient fortes, respectées et fonctionnent pour le bien-être des populations » précise-t-il.
Le ministre du budget est également revenu sur le programme triennal signé par le Gabon avec le Fonds monétaire international (FMI) signé en 2021 et qui a récemment fait couler beaucoup d’encre et de salive.
Sur le sujet, le membre du gouvernement s’est voulu clair et précis. « La réalité est que le Gabon avait signé un accord triennal avec le FMI en 2021 pour appuyer le programme économique et financier du Gabon ». Seulement, poursuit-il, « Sur les sept objectifs poursuivis, un seul était à peu près atteint : réduire la demande de financement extérieur », renseigne le membre du gouvernement.