Selon les termes de son Bulletin économique et statistique, la Banque des Etas de l’Afrique centrale (BEAC) table sur des perspectives favorables s’agissant des finances publiques pour la sous-région au cours de cette année.
Selon cette Banque centrale commune aux six pays (Cameroun, République du Congo, Gabon, RCA, Gabon et Guinée Equatoriale), le solde budgétaire, base engagements, dons compris, en pourcentage du PIB, reculerait de 2,8 % du PIB en 2022 à 1,7 % du PIB en 2023, en raison de la contraction des recettes pétrolières et des dépenses.
Au plan stratégique, la dégradation du solde budgétaire en pourcentage du PIB résulterait de la baisse des recettes pétrolières (6 842,9 milliards à 5 065,9 milliards). Aussi, le solde budgétaire, base engagements, dons compris, en pourcentage du PIB, reculerait de 2,8 % du PIB en 2022 à 1,7 % du PIB en 2023 (- 1,1 point).
Du côté des recettes, la contribution des recettes pétrolières serait de – 13,5 points, tandis que celle des recettes non pétrolières ressortirait à 6,4 points. Du côté des dépenses, la contribution des dépenses courantes serait de – 1,4 point contre 1,0 point pour les dépenses en capital. Les recettes non pétrolières devraient connaitre une ascension remarquable (6 311,6 à 7 157,6 milliards en 2023).
Cette tendance dériverait de l’accroissement du niveau de recettes fiscales, lesquelles évolueraient de 5 781,3 en 2022 à 6 566,3 milliards en 2023 (13,6 %). Grace à la modernisation des systèmes informatiques de collecte et les moyens mis en œuvre, les Etats de la CEMAC pourraient mobiliser plus de recettes.
Ainsi, l’orientation de la politique budgétaire de l’ensemble des pays de la CEMAC, en 2023, devrait demeurer procyclique et restrictive. Les pays de la zone ont enregistré des poussées inflationnistes, ce qui devrait occasionner au passage un écart de production des pays de la Zone toujours négatif à – 1,4 % en 2023, contre – 2,0 % en 2022.
Aussi, l’excédent du solde primaire corrigé des variations saisonnières reviendrait à 2,9 % en 2023, contre 4,0 % du PIB en 2022. Quant à l’impulsion budgétaire, elle serait négative à – 1,1 % en 2023, après + 3,7 % en 2022.
Pareillement, le solde budgétaire de référence augmenterait à – 0,1 % du PIB (au-dessus de la corme communautaire de -1,5 % du PIB), après – 2,4 % du PIB en 2022. Certains Etats de la CEMAC pourraient générer une épargne budgétaire en 2023.
Par conséquent, l’orientation de la politique budgétaire des pays de la CEMAC avisée en début d’année 2023 serait confrontée, au plan interne, à la hausse des prix à la consommation, et au plan international, aux répercussions du conflit Russo-ukrainien.
Dans un contexte de poursuite des programmes avec le FMI et d’informatisation de l’administration fiscale, les pays de la CEMAC devraient mobiliser plus de tirages extérieurs (+ 43,1 % à 1986,3 milliards), moins d’allègement de dette extérieure (- 64,6 % à 90,0 milliards) et plus de ressources monétaires nettes (+ 64,4 % à 619,7 milliards).
Ces ressources amortiraient la dette extérieure à hauteur de 2 368,4 milliards et permettraient de se désengager vis-à-vis du système non bancaire d’environ 926,9 milliards. En conséquence, le profil d’endettement des pays de la zone CEMAC devrait également s’améliorer en 2023, avec un encours de la dette publique sur PIB de 45,8 % en 2023, contre 49,5 % en 2022.
Le ratio du service de la dette sur les recettes budgétaires devrait ressortir à 23,7 % en 2023, après 17,8 % en 2022. Le ratio du service de la dette sur les exportations passerait de 9,4 % en 2022 à 14,3 % en 2023.