Dans le cadre du processus de revitalisation économique, les nouvelles autorités gabonaises ont sollicité l’expertise de Tidjane Thiam, l’ancien directeur général du Crédit Suisse. Les contours de cette sollicitation ont été définis à l’occasion, d’une séance de travail tenue le 04 octobre dernier à Libreville, avec le ministre des Comptes publics, Charles M’BA et son collègue de l’Economie et des participations, Mays Mouissi.
De manière spécifique, la collaboration avec ce financier ivoirien consiste à mettre son expertise financière au service de l’économie gabonaise en pleine réinvention. Autrement dit, il s’agit de positionner le Gabon sur la voie d’une renaissance économique, à travers son expertise, son expérience diversifiée et sa notoriété.
Ainsi, Charles M’BA, Mays Mouissi et leur hôte Tidjane Thiam ont ainsi évoqué plusieurs véhicules pour le financement de l’économie. Il s’agit notamment de la mobilisation des recettes fiscales par le paiement mobile. « Un principe ayant pour avantage d’améliorer la traçabilité financière et de réduire la fraude fiscale. Mais aussi de faciliter l’accès aux services financiers à tous, stimuler l’économie en y intégrant le secteur informel et optimise la collecte d’impôts en minimisant les coûts de conformité pour les entreprises et les particuliers, tout en assurant une gestion efficace et transparente des recettes publiques ».
La digitalisation de paiements a également été évoquée. « Elle peut être le catalyseur pour la modernisation du système financier national, mais aussi accroître l’inclusion financière, permettant à plus de citoyens d’accéder et de participer activement à l’économie formelle. En facilitant des transactions sécurisées et transparentes, elle participe à l’éradication progressive de l’économie de l’ombre qui échappe à l’impôt », a-t-on indiqué.
Le dernier levier évoqué était la réduction de l’impact du secteur informel en révélant des flux financiers souvent masqués dans l’économie informelle. « Le processus permet de ramener une part substantielle des transactions économiques dans l’économie visible, fournissant ainsi une base plus solide pour la politique fiscale et la planification économique ».
Dans ce droit fil, il est également prévu une rencontre avec le patronat gabonais. Ce qui, selon des sources proches du dossier, « symbolise un partenariat potentiellement fructueux pour les deux parties, ouvrant la voie à une ère de prospérité et de croissance économique pour le Gabon, sous la sage direction d’un homme dont la réputation n’a d’égale que sa détermination à faire progresser les nations ».
Pour rappel, Tidjane THIAM, ancien ministre ivoirien du Plan et du Développement sous Henri Konan BEDIE est reconnu mondialement pour son leadership avéré en matière de finance et d’économie. Par le passé, il a dirigé avec succès le groupe d’assurances Prudential de 2009 à 2015, marquant l’histoire en devenant le premier dirigeant noir d’une entreprise du FTSE 100.
Plus tard, en tant que directeur général du Crédit Suisse, il a redressé la banque, la positionnant sur la voie de la profitabilité en seulement quatre ans. Il est actuellement administrateur indépendant du groupe Kering.
Cependant, son impact va au-delà des frontières financières. M. Thiam a été l’architecte d’une transformation économique impressionnante au Rwanda. Sous sa direction, le pays a grimpé de 17 places au classement mondial des centres financiers (GFCI 34), une performance exceptionnelle, hissant ainsi Kigali au rang de troisième place financière d’Afrique, derrière le Maroc et l’île Maurice, et en tête en Afrique subsaharienne.