Après le coup de force du 30 août dernier, à l’issue duquel, les militaires au déposé Ali Bongo Ondimba, la transition prend progressivement corps. En effet, ce 04 août 2023, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema a prêté serment en tant que président de transition.
Devant des juges de la Cour constitutionnelle, il a été renvoyé à l’exercice de ses nouvelles fonctions après s’être plié parfaitement plié au rituel consacré. « Je jure devant Dieu et le peuple gabonais de préserver en toute fidélité le régime républicain », « de préserver les acquis de la démocratie », a –t- il déclaré devant des centaines de convives dont, des ministres déchus d’Ali Bongo, des caciques de son parti, mais aussi des ténors de l’opposition.
Au terme de cet exercice, le général de brigade a prononcé son allocution de circonstance, déclinant ainsi les grands axe de la transition. Dans ce cadre, il a annoncé la désignation « dans quelques jours » d’un gouvernement de transition composé de personnes « expérimentées » et « aguerries » à qui il demande la libération « des prisonniers d’opinion » et le retour « des exilés politiques ».
Il a également exhorté ses compatriotes, sans distinction aucune, à participer à l’élaboration d’une future Constitution qui sera « adoptée par référendum », de nouveaux codes électoral et pénal « plus démocratiques et respectueux des droits humains ». Tout comme, il s’est aussi « engagé » à « remettre le pouvoir aux civils en organisant des élections libres, transparentes et crédibles ». A la sortie du palais présidentiel, des cadres du pouvoir d’Ali Bongo ont été hués ou salués par une bronca.
Pour rappel, le 30 août dernier, les militaires avaient proclamé la « fin du régime » d’Ali Bongo Ondimba, qui dirigeait le Gabon depuis 14 ans, moins d’une heure après la proclamation de sa réélection lors du scrutin contesté du 26 août.
Le lendemain, les chefs des corps de l’armée et de la police réunis dans un Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) avec à leur tête le général Oligui, avait accusé l’entourage du chef de l’Etat en résidence surveillée de « détournement massifs » d’argent public et d’une « gouvernance irresponsable ».
Depuis son coup de force, l’armée qui est remerciée par la majorité des Gabonais de les avoir « libérés du clan Bongo », refuse de parler de coup d’Etat, préférant évoquer un « acte patriotique » ayant évité un « bain de sang ». Aucun mort ni blessé n’a été rapporté.
L’Union africaine, l’Union européenne, l’ONU et beaucoup de capitales occidentales ont condamné le coup d’Etat mais insisté aussi sur une « différence » avec des putschs sur le continent (huit en trois ans) car précédé d’« un coup d’Etat institutionnel », selon le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Corruption
Le nouvel homme fort de Libreville qui a rencontré toutes les composantes de la société durant cinq jours, s’est engagé à lutter contre la corruption et la mauvaise gouvernance, redresser l’économie et redistribuer des richesses aux plus pauvres.
Depuis le coup d’Etat, les télévisions publiques diffusent des images de l’un des fils du président déchu, Noureddin Bongo Valentin, de l’ex-Première dame, sa mère Sylvia, « détenue » arbitrairement et au secret au Gabon selon ses avocats, ainsi que des proches, anciens responsables de la présidence ou du cabinet de l’ex Première Dame montrés devant des liasses de billets de banque.
Cette « jeune garde » est détenue pour « haute trahison », « détournements massifs de deniers publics » et « falsification de la signature » du chef de l’Etat, renseigne-t-on.