L’engagement du gouvernement gabonais dans la lutte contre la vie chère n’est plus à démontrer. Le dispositif spécial implémenté à cet effet ne date pas d’aujourd’hui même si sa facture est bien salée. A preuve, l’application de la dernière mercuriale qui a duré deux trimestres, à compter d’octobre 2022 a causé un manque à gagner estimé à 300 millions de FCFA pour l’État.
En outre, depuis 2012, le pays a mis en place, un système assorti face ce fléau, en définissant par exemple, une mercuriale de prix chaque année. Une réunion tripartite a lieu entre importateurs grossistes, des associations de défense des droits de consommateurs et des détaillants pour contrer la poussée inflationniste.
Mise en place d’une nouvelle mercuriale
Pour cette année 2023, une nouvelle mercuriale est entrée en vigueur le 20 juillet dernier. Cela, conformément au mémorandum d’entente signé dans le cadre des assises de la vie chère tenues le 12 avril 2023 à Libreville. Elle « apporte une gamme de produits beaucoup plus élargie, notamment dans les catégories de la viande, la volaille, le poisson et le riz », indique le ministère de l’Économie et de la Relance,
Selon le gouvernement, cette nouvelle mercuriale est « une réponse » apportée aux préoccupations des populations, dans un contexte d’inflation galopante dans le pays. Pour une meilleure maitrise de celle-ci, le Directeur de la répression de la fraude et du contentieux, Alex Rodrigue Ngouoni fourni des explications techniques sur le sujet. Selon lui, «la nouvelle mercuriale est passée de 48 à 67 produits. Elle est l’expression des panélistes exprimée durant les assises sur la vie chère. Avec l’introduction des produits les plus prisés par les populations télé que le rognon, le ragoût… ». Cette nouvelle mercuriale c’est également 42 nouveaux produits souverains.
Pour s’assurer de son effectivité, des actions spécifiques sont menées sur le terrain. Il évoque entre autres, des opérations de sensibilisation dans les marchés, la vulgarisation de la nouvelle mercuriale en tant qu’actions spécifiques. Il existe également des actions de répression à moyen terme
Pour épingler les opérateurs économiques véreux, une brigade mixte a été commise pour la besogne afin d’accroître la surveillance. Un numéro vert, le 8185 a aussi été activé. Il permet de dénoncer les commerçants qui ne respectent pas la nouvelle mercuriale des prix en vigueur.
Pour la bonne gouverne, la nouvelle mercuriale de prix ne concerne que les produits importés. L’huile et le sucre produits localement, n’en font pas partie. Ce, du fait que la fixation de leurs prix passe par voie d’homologation en y intégrant les coûts d’acheminement. Toutefois, des discussions sont entamées avec des associations et ONG, afin d’intégrer sur le long terme, les produits locaux dans la nouvelle mercuriale.
Faut-il le relever, au Gabon, 90 % de produits consommés sont importés. Dans ce cadre, le gouvernement affirme que des efforts sont consentis pour lutter contre la vie chère, au regard des difficultés rencontrées par les populations face à la hausse des prix dans l’ensemble des segments de la vie quotidienne (alimentation, transports, services, fiscalités, etc.).