Le Gabon vient de réitérer son engagement au plus haut niveau, à construire un environnement et une économie océaniques véritablement durables. Le pays a marqué, ce 12 juillet 2023, son adhésion à Accord sur les subventions à la pêche. Le dossier a été déposé à l’OMC, par l’ambassadrice, Mireille Sarah Nzenze qui a aussi présenté l’instrument d’acceptation de son pays à la Directrice générale, Ngozi Okonjo-Iweala.
Outre le fait que plus du tiers des acceptations nécessaires à l’entrée en vigueur de cet accord ont désormais été obtenues, le Gabon devient aussi de ce fait, le troisième pays africain à se soumettre à cet accord après les Seychelles au mois de mars 2023 et le Nigéria, le 12 juin dernier.
La Directrice générale de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala a dit toute sa satisfaction quant à cet engagement. « Je suis reconnaissante au Gabon pour son acceptation formelle de l’Accord de l’OMC sur les subventions à la pêche. La pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) coûte à l’Afrique plus de 2,3 milliards de dollars de pertes économiques chaque année, selon les estimations de la Commission de l’Union africaine », a-t-elle indiqué
Avant d’ajouter, « Je suis donc particulièrement heureux de voir une autre acceptation du continent. C’est le dernier signe de l’engagement du Gabon à construire un environnement et une économie océaniques véritablement durables : le pays a créé l’une des plus grandes réserves marines d’Afrique, et son programme Gabon Bleu comprend des mesures de lutte contre la pêche INN ».
Ngozi Okonjo-Iweala a par ailleurs fait savoir que « la consommation de poisson au Gabon est supérieure à la moyenne mondiale et la sécurité alimentaire du pays a tout à gagner de l’entrée en vigueur rapide de l’accord. J’espère que cela servira d’inspiration aux autres membres de l’OMC ».
Pour sa part, l’ambassadeur du Gabon à l’OMC, Mireille Sarah Nzenze a décliné les enjeux de cet engagement. Selon elle, « Un grand pas a été franchi, le 17 juin 2022, lorsque les ministres en charge du commerce sont parvenus à l’unanimité, a conclu la première partie des négociations sur les subventions à la pêche, vieilles de plusieurs années », indique-t-elle. Avant de souligner que les autorités gabonaises, « conscientes de l’urgence environnementale, notamment de sauver les océans, ont accéléré le processus de ratification interne de l’Accord sur les subventions à la pêche ».
Raison pour laquelle, « en déposant son instrument d’acceptation dudit Accord, le Gabon formule le vœu que les négociations en cours, aboutissent à un accord global, qui prendrait en compte les vulnérabilités d’un certain nombre de membres de l’OMC », a-t-elle fait savoir.
Pour rappel, l’Accord de l’OMC sur les subventions à la pêche a été adopté à la douzième Conférence ministérielle (CM12) le 17 juin 2022. Il marque un grand pas en avant pour la durabilité des océans en interdisant les subventions à la pêche préjudiciables, facteur clé de l’épuisement général des stocks de poissons dans le monde.
Cet accord constitue un résultat historique pour l’ensemble des membres. Car, il s’agit du premier objectif de développement durable (ODD) pleinement rempli, de la première cible des ODD atteinte grâce à un accord multilatéral, du premier accord de l’OMC axé sur l’environnement, du premier large accord multilatéral contraignant sur la durabilité des océans, et du deuxième accord seulement ayant été conclu à l’OMC depuis sa création.
Pour qu’il soit mis en œuvre, les deux tiers des membres doivent déposer leurs “instruments d’acceptation” auprès de l’OMC. À la CM12, les membres sont également convenus de poursuivre les négociations sur les questions en suspens, en vue de faire des recommandations d’ici à la CM13 sur des dispositions additionnelles qui amélioreraient encore les disciplines de l’Accord.