Contrairement à certaines sources, le programme paraphé par le Gabon avec le Fonds monétaire international (FMI) est sur de bons rails. Ces assurances ont été données par le Dr. Gomez Agou, représentant résident du Fonds monétaire international (FMI) au Gabon, en marge d’une conférence de presse tenue, le 11 juillet 2023 à Libreville.
Lors de cette sortie, le fonctionnaire du FMI qui a édifié l’assistance sur les ‘’Perspectives économiques régionales’’ d’avril 2023 pour l’Afrique sub-Saharienne du FMI, et spécifiquement, sur la grande pénurie de financement mise en exergue dans ce rapport, et à laquelle fait péniblement face, l’Afrique subsaharienne, a été amené à s’exprimer sur l’état du programme conclu en aout 2021 par le Gabon avec le FMI.
Face à cette préoccupation, le Dr. Gomez Agou s’est voulu rassurant sur la suite à donner à celui-ci. Occasion pour lui d’indiquer que les discussions entre les deux parties, reprendront après les élections générales du 26 août prochain. Toute chose apparemment qui vient donc apaiser les esprits sur des éventuels manquements qu’afficherait le Gabon dans le cadre de la mise en œuvre dudit programme et qui obérerait son déroulement normal.
En effet, au mois de février 2023, dans ses notes sur le Gabon, l’agence de notation Fitch Ratings avait évoqué la persistance des problèmes de gestion de trésorerie du pays. Des incongruités, selon l’agence de notation financière américaine, très mal appréciées par le FMI et qui ont conduit à une nouvelle accumulation d’arriérés extérieurs (39 milliards de FCFA ; 0,3 % du PIB) en 2022.
L’agence de notation avait par ailleurs relevé que « Le Gabon n’avait pas respecté les délais fixés pour certains de ses engagements au titre du Mécanisme élargi de crédit du FMI ». Pour Fitch Ratings, il est bien évident que ce sont ces pesanteurs qui grippent la conclusion de la troisième revue attendue. Les deux premières ayant été achevées non sans difficultés au mois de juin 2022.
A en croire, le Dr. Gomez Agou, il n’y a nullement péril en la demeure. Ce, d’autant que du côté de Bretton Woods, on réitère l’engagement d’accompagner le Gabon dans le redressement de son économie. Raison d’ailleurs pour laquelle, l’actuel programme a été approuvé début aout 2021 pour trois ans (2021-2024) au titre du mécanisme élargi de crédit pour le Gabon (553,2MUSD).
Ce programme repose sur cinq piliers : l’assainissement des finances publiques en vue d’améliorer la viabilité de la dette, tout en protégeant la croissance ; l’environnement et les personnes les plus vulnérables ; l’amélioration du cadrage et de la gestion du budget ; le renforcement de la gestion de la dette publique ; la stabilisation du secteur financier et l’inclusion financière ; l’amélioration de la gouvernance et la poursuite de la lutte contre la corruption afin de favoriser afin d’améliorer l’environnement des affaires et rendre le climat plus propice à l’investissement.
Au-delà de ces intitulés classiques, ajoute-t-on, « le programme entend mettre l’accent sur une meilleure mobilisation des ressources, notamment hors-pétrolières. La principale piste consiste en une remise à plat des exonérations, qui ont longtemps été le seul élément d’attractivité du Gabon. Le FMI évalue à 7% du PIB non pétrolier le montant cumulé de ces exemptions, l’objectif du programme étant de ramener ce niveau à 1,8% du PIB non pétrolier ».
En somme, ce nouveau programme vient en soutien à la mise en œuvre de la politique volontariste de relance économique 2021-2023 (Plan d’accélération de la Transformation) décidée par les autorités gabonaises.