Entre décembre 2021 et décembre 2022, dans un contexte marqué par les tensions géopolitiques en Europe, le marché des valeurs du Trésor s’est caractérisé par : une poursuite du dynamisme des opérations sur les marchés primaire et secondaire une baisse des taux de couverture des émissions, et un accroissement des coûts des émissions pour l’ensemble des instruments mobilisés par les Trésors publics.
Le dynamisme du marché des valeurs du Trésor, observé depuis trois ans, s’est consolidé au cours de la période sous revue. En effet, les encours ont augmenté de 14 % passant à 5 302,4 milliards en décembre 2022. De même, la part relative des titres en circulation détenus par les investisseurs institutionnels et les personnes physiques est passée de 10,1 % à 13,5 % en un an.
Toutefois, le nombre des appels d’offres s’est replié de 11 unités et les montants levés par les Trésors nationaux ont baissé de 27,9 %, revenant à 2 915,2 milliards entre décembre 2021 et décembre 2022. Sur le segment des BTA, les bons à 26 semaines restent les plus prisés, avec un montant total émis de 903,8 milliards, représentant 58,9 % du total des émissions de BTA sur la période.
L’essentiel des émissions de BTA de certains Trésors publics tels que celui de la RCA (100%), du Cameroun (60,6%), du Congo (56%) et du Gabon (54,9%) ont porté sur cette maturité. Les BTA à 13 semaines arrivent en deuxième position, avec un montant levés de 343,7 milliards.
Ces émissions de bons à 13 semaines sont principalement préférées par le Trésor public du Gabon avec 147,2 milliards. Les BTA à 52 semaines sont les moins courues, avec un montant global de 288,1 milliards.
S’agissant du segment des OTA, le montant global levé est de 1 379,7 milliards. Il a été animé par le Tchad (380,5 milliards), le Congo (373,8 milliards), le Gabon (341,7 milliards), le Cameroun (237,2 milliards) et la République centrafricaine (46,3 milliards de FCFA).
Par maturité, les émissions des OTA sont dominées par les instruments à 3 ans (627,3 milliards), suivi des OTA à 2 ans (321,1 milliards) et les OTA à 5 ans (263,6 milliards). Ces trois maturités concentrent plus des trois quarts (87,8 %) des montants levés en OTA sur la période sous revue.
Les OTA de 10 ans émis par le Cameroun et le Gabon représentent 1,3 % du volume global. La répartition de l’encours des titres par nature des détenteurs finaux montre qu’au 31 décembre 2022, 81,5 % des valeurs du Trésor en circulation sont détenues par les SVT et les autres banques.
Grâce à son programme de rachat des valeurs du Trésor, la BEAC détient 5 % des titres en circulation. Les placements des investisseurs institutionnels (sociétés d’assurance, fonds de pensions, etc.) et des personnes physiques sur ces instruments financiers ont presque triplé en un an, mais restent marginaux, avec 13,5 % de l’encours des Titres.
Cette situation s’explique notamment par : l’inertie des SVT et des banques n’ayant pas ce statut, qui n’enregistrent pas toujours les titres acquis pour le compte des investisseurs dans les comptes dédiés à ces derniers, biaisant ainsi le principe de ségrégation des comptes titres ; les niveaux des taux d’intérêt et de rendement des titres qui sont jugés encore faibles par certains investisseurs institutionnels , ce qui limite leur incitation à souscrire notamment aux BTA et la faible culture financière des agents économiques (investisseurs institutionnels et physiques ) qui très peu imprégnés des opportunités de placements offertes sur le marché des valeurs du Trésor.
En pourcentage du PIB, l’encours des titres publics a fortement progressé en passant de 0,1 % en décembre 2011, date de lancement du marché des titres publics, à 7,7 % du PIB onze ans plus tard. Les pays de l’UEMOA ont atteint le niveau de 11,9 % du PIB, en décembre 2020.
Avec la BEAC