La Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a surfé sur une bonne vague en 2022. A preuve, elle renseigne que ses avoirs extérieurs nets ont plus que doublé (+104,9 %) en glissement annuel, pour passer à 3 168,5 milliards fCFA au 31 décembre 2022. L’institution financière explique cette hausse essentiellement par la hausse des cours du pétrole brut et du gaz depuis le deuxième semestre 2021, nonobstant l’utilisation par les Etats des allocations de DTS et du crédit du FMI, conjugué avec les rapatriements des recettes d’exportation, notamment par les sociétés pétrolières qui ont ouvert des comptes en devises dans les livres des banques de la place.
Toutefois, cette tendance s’est ralentie au premier trimestre 2023. En effet, l’écart positif des avoirs extérieurs nets par rapport à la cible est revenu à 852,1 milliards au 03 mars 2023. Cette évolution est la conséquence principale de la baisse des cours du pétrole brut sur la période.
Stabilisation des réserves de change
S’agissant des réserves de change, au 31 janvier 2023, la BEAC annonce qu’elles se sont établies à 6 771,3 milliards de FCFA, en hausse de 41,6 % sur un an. En décembre 2022, elles ont atteint le sommet de 7000 milliards de FCFA et le niveau record de variation cumulée sur 12 mois de 2 300 milliards, soit quasiment le double du pic obtenu en 2011.
Cette évolution favorable se justifie principalement par la hausse des cours du baril de pétrole brut, les efforts de rapatriement des recettes d’exportation et la forte hausse des rétrocessions des devises par les banques primaires (+557 milliards), pour le compte de leur clientèle du secteur extractif autorisée à détenir des comptes en devises, et pour la gestion des fonds de Remises en état des sites (Fonds RES).
Dans cette veine, le taux de couverture extérieure de la monnaie s’est raffermi à 73,5 % au 31 janvier 2023, contre 73,1 % au 31 décembre 2022 et 64,0 % un an plus tôt. En janvier 2023, les réserves de change sont constituées à 78,9 % des avoirs extérieurs à vue, à 12,8 % des autres avoirs extérieurs en devises gérés par la Salle des Marchés, à 4,9 % des avoirs auprès du FMI et à 3,5 % des avoirs en or.