Du 17 jusqu’au 18 novembre courants, Libreville sert de cadre à un colloque sous-régional de haut niveau axé sur le thème, ‘’Monnaie et développement en Afrique centrale’’. C’est une rencontre qui sert de réflexion à la coopération monétaire entre la France et la zone CEMAC, organisée par la Commission CEMAC en partenariat avec l’Université Omar Bongo de Libreville.
A l’occasion de la cérémonie d’ouverture, le Pr Daniel Ona Ondo, le président de la Commission CEMAC a tenu à situer l’assistance sur les enjeux de cette rencontre. Avant de remercier les plus hautes autorités gabonaises pour les facilités mises en place pour la tenue de ce colloque.
Pour le patron de la Commission de la CEMAC, le débat sur le FCFA se doit d’être plus que jamais d’actualité. Selon lui, « En Afrique, nombreux sont les analystes qui expliquent le sous-développement de de certains pays par leur appartenance à la zone franc, un système monétaire qu’ils qualifient d’asymétrique. Leurs conclusions vont d’ailleurs dans deux directions ».
Pour les uns, partisans du ‘’big bang’’, les pays africains doivent purement et simplement se débarrasser du franc CFA et créer leur propre monnaie à eux, capable d’appuyer et soutenir leurs efforts d’industrialisation ».
Pour d’autres, partisans de la manière douce, « il faudrait plutôt engager des réformes en profondeur des principaux mécanismes de fonctionnement de l’espace monétaire pour permettre au système de contribuer plus efficacement à la résolution de multiples problèmes de développement auxquels, les pays membres demeurent confrontés ».
De toutes les manières, a fait observer le Pr Daniel Ona Ondo, « toutes ces lectures inscrivent les enjeux de développement au cœur de l’efficacité du système monétaire auquel appartiennent les Etats de la zone franc que ce soit dans l’UEMOA ou dans la CEMAC ». Ce qui, de manière subtile, « pose le problème de la parité entre la stabilité macroéconomique et le développement économique », a-t-il ajoute. Et d’où selon lui, réside tout l’intérêt de ce colloque sous-régional.
En effet, souligne Daniel Ona Ondo, « qu’elle soit nationale ou régionale, une monnaie doit avant tout être un instrument stratégique de remodelage de l’appareil de productif d’un pays, de définition de ses choix de production, de spécialisation, ainsi que de l’accélération de son rythme de formation de capital et d’utilisation de facteurs de production ».
L’autre facette de ce colloque sous régional porte sur sa nature d’impératif politique. Dans ce cadre, il constitue une réponse à la mission assignée à la Commission de la CEMAC et la BEAC d’ouvrir une réflexion sur le cadre et les conditions d’une nouvelle coopération monétaire avec la France. Cela, en vue de disposer d’une monnaie commune stable et forte.
Autrement dit, ce colloque se veut donc un creuset d’échanges entre universitaires, des praticiens du mode économique et financier et de la société civile, sur la manière de faire évoluer le contexte monétaire en vue de garantir aux pays, de la CEMAC, des meilleures conditions de développement.
Sur cette lancée, en procédant à l’ouverture des travaux dudit colloque, la ministre de l’Economie et de la Relance, Nicole Jeanine Lydie Roboty Mbou a, pour sa part, émis le vœu que cette rencontre puisse constituer une tribune d’ouverture aux réformes et de partage d’expériences susceptibles de contribuer à répondre pleinement à la mission assignée à la commission de la CEMAC et la BEAC par les dirigeants de la sous-région. Et qu’en outre, elle soit le témoignage de la maturité de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale.